Syrie : alors qu’Alep est sur le point de tomber, l’ONU dénonce des atrocités commises sur les civils
Le Secrétaire général des Nations unies a fait état lundi d’atrocités récentes commises contre un grand nombre de civils, dont des femmes et des enfants, à Alep, où les forces pro-Assad ont pris l’ascendant sur les rebelles.
Ban Ki-moon tire la sonnette d’alarme. Selon le secrétaire général de l’ONU, des atrocités auraient été commises, dont auraient été victimes « un grand nombre de civils », dont des femmes et des enfants, dans la ville d’Alep ravagée.
Les Nations unies ne peuvent vérifier de manière indépendante ces informations, a souligné son porte-parole, Stepjane Dujarric, lundi 12 décembre. Mais « le secrétaire général souhaite transmettre ses grandes inquiétudes aux parties concernées » qui ont pour obligation « sur le terrain de protéger les civils, en se conformant aux règles humanitaires internationales », a-t-il déclaré.
« C’est en particulier la responsabilité du gouvernement syrien et de ses alliés », notamment la Russie et l’Iran, a-t-il souligné.
L’offensive entre dans sa phase finale
Lundi, la deuxième ville du pays était sur le point de tomber aux mains du régime. « La bataille d’Alep touche à sa fin », a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Selon un responsable militaire à Alep, l’offensive lancée le 15 novembre par les forces pro-régime, appuyées par la Russie, alliée de Bachar al-Assad, « entre dans sa phase finale. Nous vivons les derniers moments avant la victoire », a-t-il souligné.
La ville coupée en deux
D’intenses tirs de célébration ont été entendus par des journalistes de l’AFP à Alep-Ouest, aux mains du régime, dans la soirée de lundi à mardi. La télévision d’État montrait des scènes de liesse dans le même secteur. Sur les images on voit des gens crier « Allah, Syrie et Bachar » et brandir des portraits de Bachar al-Assad ainsi que des drapeaux syriens.
En revanche, les frappes aériennes et les tirs d’artillerie se poursuivaient dans le sud d’Alep, le dernier réduit rebelle, alors que les civils continuaient de fuir, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique. Lundi, les forces pro-Assad contrôlaient 90% des quartiers Est d’Alep, tenus par les rebelles depuis l’été 2012.
Depuis le début de l’offensive, 130 000 civils ont fui Alep. Selon l’OSDH, l’opération militaire aurait coûté la vie à plus de 415 civils à Alep-Est, et 130 à Alep-Ouest. Les efforts diplomatiques pour mettre fin au carnage à Alep, comme dans le reste du pays, n’ont jamais porté leurs fruits et les derniers pourparlers américano-russes ont échoué.
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