Huile de palme : Olam accusé par une ONG de favoriser la déforestation au Gabon

Une ONG américaine, Mighty, rend le géant singapourien de l’agroalimentaire responsable de la disparition de forêts primaires au Gabon pour le développement de ses palmiers à huile.

Des plantations d’huiles de palmes à Irobo, en Côte d’Ivoire, le 12 juin 2013. © Nabil Zorkot pour Jeune Afrique

Des plantations d’huiles de palmes à Irobo, en Côte d’Ivoire, le 12 juin 2013. © Nabil Zorkot pour Jeune Afrique

Publié le 13 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans un rapport publié lundi 12 décembre, l’ONG américaine basée à Washington affirme que le géant singapourien de l’agroalimentaire détruit des forêts primaires au bulldozer pour ses plantations de palmier à huile.

Olam « a liquidé des forêts anciennes et de haute qualité », d’après Mighty qui ajoute que des « enquêteurs » sur le terrain « ont vu et filmé des bulldozers [en traind d’] abattre des arbres sur une échelle considérable ».

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L’organisation accuse également la société singapourienne d’avoir omis de publier la liste de ses sous-traitants, à l’inverse d’autres géants de l’agroalimentaire. « Olam est la principale compagnie à ne pas faire de la transparence une priorité, assure Glenn Hurowitz, le directeur général de Mighty, au Financial Times. Ils sont la chambre noire de l’industrie de l’huile de palme ».

Le même jour, Olam a justement publié la liste de ses sous-traitants − ils sont 14 aujourd’hui, contre 48 en 2014 −. La compagnie singapourienne affirme avoir rompu ses liens avec tous ceux qui ne s’engageaient pas à respecter l’environnement.

Forêts secondaires

Interrogé par le Financial Times sur la raison de cette publication tardive, Sunny Verghese, le président-fondateur d’Olam a répondu que le groupe était « en plein processus de contrôle et de vérification ». « Tous nos sous-traitants ont signé notre code du fournisseur mais nous devons encore terminer la vérification de leurs moulins », a-t-il ajouté.

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« Le Gabon a un droit et un besoin essentiel de développer son agriculture afin de diversifier son économie, accroître sa sécurité alimentaire pour nourrir sa population et créer de nouveaux moyens de subsistance », poursuit-il, répondant aux accusations de Mighty.

Selon lui, environ 60% des plantations de palmier à huile qu’Olam détient au Gabon constituaient des « forêts secondaires », où la végétation a repoussé après que la forêt d’origine a disparu, et toutes étaient dûment enregistrées. Les 40% restants se situaient à l’origine dans la savane.

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Lancé en 1989 au Nigeria dans le but d’exporter des noix de cajou vers l’Inde, Olam est aujourd’hui présent dans 65 pays, dont 25 en Afrique. Désormais premier distributeur mondial de noix de cajou, et second distributeur mondial de café, Olam est majoritairement détenu par le japonais Mitsubishi et par Temasek, le fonds souverain de la république de Singapour.

Présent au Gabon depuis 1999, le groupe agro-industriel singapourien y est actif dans l’huile de palme, l’hévéa, l’engrais et dans le développement de la zone économique spéciale de Nkok. Le groupe compte 4 400 employés dans le pays.

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