Tunisie : Mohamed Ennaceur, de Nidaa Tounes, élu président de l’Assemblée des représentants du peuple
Mohamed Ennaceur, candidat de Nidaa Tounes, le parti de Béji Caïd Essebsi, a été élu jeudi président de l’Assemblée des représentants du peuple. Seul candidat, il a recueilli 176 voix sur 214.
Mohammed Ennaceur, 80 ans, est sans surprise devenu jeudi 4 décembre président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), premier Parlement tunisien démocratiquement élu. Seul candidat, le vice-président du parti Nidaa Tounes a récolté les voix de 174 élus sur les 214 présents.
Les députés doivent encore élire deux vice-présidents de l’Assemblée des représentants du peuple, postes pour lesquels sont en lice Abdelfattah Mourou, l’un des fondateurs du parti islamiste Ennahdha, et Mbarka Brahmi, la veuve de Mohamed Brahmi, député de gauche assassiné en 2013 par des jihadistes. Le vote aurait dû avoir lieu mardi, lors de la première réunion du Parlement, mais il avait été repoussé faute d’accord sur un candidat susceptible d’obtenir la majorité absolue des votes des députés.
Ancien ministre de Bourguiba
Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales de Bourguiba, est un proche de Béji Caïd Essebsi, 88 ans, chef de Nidaa Tounes et favori du deuxième tour de la présidentielle prévu en décembre face au président sortant Moncef Marzouki. Sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali, qui a renversé Bourguiba, Mohamed Ennaceur quitte le devant de la scène politique sans pour autant rompre en devenant le représentant de la Tunisie auprès des institutions des Nations unies à Genève.
Après la révolution de janvier 2011, il retrouve le portefeuille des affaires sociales dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi qui organisa les élections de l’Assemblée nationale constituante (ANC) remportées par Ennahdha. Élue le 26 octobre, l’Assemblée des représentants du peuple est le premier parlement démocratiquement élu en Tunisie. Ces législatives ont été remportées Nidaa Tounes (86 élus) devant Ennahdha (69 députés) mais des tractations sont cependant nécessaires pour la formation d’une majorité stable afin de former un gouvernement.
Invectives par médias interposés
La transition post-révolutionnaire doit s’achever cette année avec l’élection d’un chef de l’État courant décembre. La date du scrutin n’a pas encore été fixée, la justice examinant encore des recours déposés après le premier tour de la présidentielle le 23 novembre. Les deux finalistes se sont invectivés par médias interposés depuis le premier tour.
Béji Caïd Essebsi a pointé du doigt le président sortant, élu en 2011 par la Constituante avec l’appui d’Ennahdha, l’accusant de compromissions avec les islamistes et de courtiser les jihadistes. Moncef Marzouki considère son concurrent comme le représentant du régime déchu, celui-ci ayant servi comme ministre sous le régime de Habib Bourguiba puis au début des années 1990 comme président du Parlement de Ben Ali.
(Avec AFP)
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