Burundi : la Commission Vérité et Réconciliation voit enfin le jour

Douze ans après la date prévue par l’accord de paix d’Arusha de 2000, on connaît enfin les noms des onze membres de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), chargée d’établir la vérité sur les massacres interethniques au Burundi depuis 1962.

Les corps de 300 réfugiés Tutsis près du camp de Bugendana, au Burundi, le 23 juillet 1996. © AFP

Les corps de 300 réfugiés Tutsis près du camp de Bugendana, au Burundi, le 23 juillet 1996. © AFP

Publié le 4 décembre 2014 Lecture : 1 minute.

Les onze membres de la Commission vérité et réconciliation (CVR), six Hutus (ethnie majoritaire, 86% de la population), quatre Tutsi (13%) et une Twa (1%) dont quatre femmes, ont été élus mercredi 3 décembre à la majorité simple sur une liste de 33 personnalités choisies parmi 725 candidats par une commission mixte paritaire entre l’Assemblée et le Sénat du Burundi.

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L’opposition représentant la minorité tutsie a boycotté le vote. "Nous n’avons pas pris part à ce vote afin de protester contre la mise en place d’une CVR qui est l’émanation de la volonté du seul parti Cndd-FDD au pouvoir", a dénoncé le député Charles Nditije, à la tête de l’aile majoritaire de l’Uprona. Ce parti du président Pierre Nkurunziza est dominé par les Hutus.

"Il faut normalement être deux pour une réconciliation", a-t-il ajouté, ajoutant que "la vérité et la réconciliation ne peuvent pas avoir lieu sans la justice".

Vote "historique"

L’Uprona, les autres partis d’opposition et la société civile du Burundi reprochent à la loi sur la CVR d’avoir omis le volet justice et de prôner uniquement le pardon ou d’y avoir intégré des personnalités politiques.

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Le président du Parlement, Pie Ntavyohanyuma, a cependant salué un vote "historique".

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La commission sera présidée par Mgr Jean-Louis Nahimana, un Hutu président de la commission Justice et paix de l’église catholique, et vice-présidée par Mgr Bernard Ntahoturi, archevêque tutsi de l’église anglicane du Burundi.

La CVR aura quatre ans pour établir la vérité sur les crimes de masse qui ont endeuillé ce pays depuis l’indépendance en 1962 jusqu’en 2008 (date de l’accord de paix d’Arusha), établir les responsabilités personnelles et collectives, identifier et cartographier les fosses communes, proposer un programme de réparations et promouvoir le pardon et la réconciliation.

(Avec AFP)

 

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