Nigeria : le raid de Boko Haram sur Damaturu a fait plus de 150 morts

Plus de 150 personnes, dont 44 membres des forces de sécurité, ont été tuées dans un raid lancé lundi par le groupe islamiste Boko Haram sur la ville de Damaturu, dans le nord-est du Nigeria. 

Une voiture de police brûlée est abandonnée sur une route à Damaturu, au Nigeria, en 2011. © AFP

Une voiture de police brûlée est abandonnée sur une route à Damaturu, au Nigeria, en 2011. © AFP

Publié le 3 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Boko Haram a mené lundi 1er décembre un raid sanglant contre la ville de Damaturu, capitale de l’État de Yobe, dans le nord-est du Nigeria. Plus de 150 personnes, dont 44 membres des forces de sécurité, ont été tuées. Selon un haut responsable des secours et une source médicale à l’hôpital Sani Abacha de la ville, 115 corps ont été amenés à la morgue après l’attaque qui a duré plusieurs heures. Six soldats ont également été tués, tandis que le porte-parole de la police nigériane, Emmanuel Ojukwu, a déclaré que 38 policiers étaient morts.

Sur les 115 cadavres de la morgue, qui tous portaient des vêtements civils, deux étaient médecins. Selon une source médicale, une partie des autres victimes étaient des insurgés. D’après le responsable des secours, 78 personnes ont également été blessées, dont 53 ont quitté l’hôpital après avoir reçu des soins. Aucun bilan n’avait encore été donné après l’attaque lancée lundi à l’aube par un grand nombre d’hommes armés qui avaient incendié les locaux de la police. Des membres des milices privées anti-Boko Haram de la ville avaient seulement affirmé que plus de 40 islamistes avaient été abattus lors des combats.

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Femmes kamikazes

La plupart des policiers ont été tués dans les locaux de la police de Gujba Road, a déclaré Emmanuel Ojukwu, confirmant des témoignages recueillis le jour de l’attaque. Des témoins avaient aussi décrit des scènes de "chaos", avec des affrontements opposant les islamistes aux forces de l’ordre à proximité d’une prison où sont détenus des membres présumés de Boko Haram, attenante à la résidence du gouverneur de l’État. Le porte-parole de l’État de Yobe, Adullahi Bego, avait affirmé lundi soir que les forces de sécurité avaient pu repousser l’attaque grâce à une intervention "aérienne et terrestre".

Ce très lourd bilan à Damaturu suit de quelques jours à peine une tuerie qui a fait plus de 120 morts vendredi devant la grande mosquée de Kano, principale ville du nord du Nigeria. Cet attentat a été attribué à Boko Haram. Lundi également, le jour de l’attaque de Damaturu, deux femmes kamikaze se sont fait exploser sur un marché de Maiduguri, fief de Boko Haram et capitale de l’État voisin de Borno, pour lequel aucun bilan n’était encore disponible. Moins d’une semaine auparavant, deux autres femmes avaient fait plus de 45 morts à Maidiguri. Selon la source médicale interrogée, les secouristes continuent la recherche de victimes éventuelles aux alentours de Damaturu. "Des gens ont pu mourir de blessures reçues au moment où ils tentaient de fuir".

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(Avec AFP)

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