RDC : l’armée progresse face aux miliciens Raïa Mutomboki dans le Sud-Kivu

Les soldats congolais ont délogé des miliciens Raïa Mutomboki de quatre villages qu’ils occupaient depuis plusieurs mois au Sud-Kivu, dans l’Est de la RDC.

Des soldats des FARDC en mai 2012 au Nord-Kivu. © AFP

Des soldats des FARDC en mai 2012 au Nord-Kivu. © AFP

Publié le 3 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) prennent le dessus sur les miliciens Raïa Mutomboki (Citoyens en colère en swahili). Les militaires congolais ont repris ces derniers jours quatre localités du Sud-Kivu occupées depuis le mois d’avril, dont la plus importante est Nyalubemba. "Les villages libérés sont situés dans le territoire de Shabunda, aux confins de ceux de Walungu et Kabare, à environ 65 km au Sud-Est de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu", a indiqué Daniel Eloko Nsala, administrateur du territoire de Shabunda, joint par téléphone depuis cette ville.

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"Le premier village a été repris par les FARDC le 25 novembre, et les autres ont suivi progressivement", a déclaré le major Simon Tubajike, porte-parole de la 33e région militaire congolaise, qui couvre le Sud-Kivu, sans donner de bilan des affrontements. Les Raïa Mutomboki sont apparus en 2005 comme milice d’autodéfense au Shabunda contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

"L’opération se poursuit"

Le concept a ensuite prospéré et recoupe aujourd’hui, selon plusieurs experts, de nombreux groupes disséminés au Nord et au Sud-Kivu, aux motivations diverses mais mus par une hostilité commune aux milices ou populations rwandophones, rwandaises ou congolaises. Selon un membre d’une organisation de défense des droits de l’Homme à Shabunda ayant requis l’anonymat, les FARDC ont progressé dans le territoire de Shabunda de 9 km par rapport à la frontière avec le Walungu.

"L’opération se poursuit, pas encore à grande vitesse, car nous attendons la fin de l’ultimatum lancé aux FDLR pour accélérer la traque contre tous les groupes armés nationaux et étrangers réfractaires", a indiqué le major Tubajike, faisant référence à la date butoir du 2 janvier donnée aux rebelles rwandais pour déposer les armes. "Beaucoup de chefs de groupes Raïa sont en train de nous appeler pour se rendre mais on ne croit pas à leur bonne foi", a-t-il ajouté.

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Gangs

Fin 2013, un rapport du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip), notait qu’avec l’amenuisement de la menace des FDLR, de nombreuses factions des Raïa Mutomboki se retournent contre les populations locales, se battent entre elles ou se muent en gangs purement criminels. Selon une récente étude de l’International Peace Information Service (IPIS), des Raïa Mutomboki, tout comme des militaires des FARDC, contrôlent plusieurs mines d’or du Shabunda.

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Les FDLR ont été fondées par des personnes accusées d’avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda. Le Conseil de sécurité des Nations unies souhaite une action militaire si cette milice ne s’est pas rendue au 2 janvier, mais selon plusieurs diplomates, cette perspective suscite de fortes réticences chez les FARDC.

(Avec AFP)

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