Tunisie : deux jeunes arrêtés et poursuivis pour homosexualité à Sousse

Deux jeunes Tunisiens ont été arrêtés puis inculpés pour homosexualité à Sousse. Leur procès a été fixé au 6 janvier.

Le drapeau multicolore gay. © Lee Jin-man/AP/SIPA

Le drapeau multicolore gay. © Lee Jin-man/AP/SIPA

Publié le 14 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

D’après le tribunal de première instance de cette ville du centre-est du pays, ils comparaîtront libres.

« Giflé, insulté et forcé à signer le PV »

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Contacté par l’AFP, Achref, un étudiant de 20 ans, a affirmé avoir été arrêté le 7 décembre en compagnie de Sabri, 22 ans, alors que les deux jeunes se trouvaient dans une rue du centre-ville de Sousse.

« ‘Tu étais en train de faire quelque chose avec ton copain n’est-ce pas? Vous apportez la malédiction sur le pays’, m’a dit un des policiers », a-t-il raconté. Il a ajouté avoir été conduit au poste de police, puis « giflé, insulté et forcé à signer le PV » (procès-verbal).

Test anal

Après avoir été présenté à un juge d’instruction, le jeune homme a aussi rapporté avoir subi un examen anal, dénoncé comme une pratique « dégradante » et « inhumaine » par de nombreuses ONG réclamant son abrogation.

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« Shams condamne fermement la pratique du test anal sur les deux accusés et portera plainte pour torture contre le médecin légiste de l’hôpital Farhat Hached de Sousse », a fait savoir l’association de défense des droits des homosexuels, le 9 décembre, sur sa page Facebook. Elle appelle également « les associations de défense des droits de l’Homme et des minorités à se mobiliser pour le procès du 6 janvier 2017. »

L’an dernier, plusieurs jeunes ont été arrêtés et condamnés pour homosexualité en Tunisie. Un tribunal de Kairouan (centre) avait même un temps assorti son jugement à l’encontre de six étudiants d’une peine de cinq ans de bannissement de la ville, finalement annulée en appel.

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Depuis la révolution de 2011, les militants LGBT sont sortis de l’ombre en Tunisie mais leur condition reste très précaire, du fait d’un rejet social encore violent et d’une législation hostile. L’article 230 du Code pénal punit de trois ans de prison la « sodomie » et le « lesbianisme ». Lors d’un entretien en octobre 2015 avec une chaîne égyptienne, le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait rejeté une dépénalisation de l’homosexualité.

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