La Banque centrale du Kenya mise en cause dans une affaire d’escroquerie
Pendant des années, la direction de la Banque centrale du Kenya a aidé Imperial Bank à camoufler ses prêts non autorisés et non garantis, selon un rapport des actionnaires de la banque. Imperial Bank avait finalement fait faillite en octobre 2015 après la révélation de l’escroquerie.
Au Kenya, le scandale Imperial Bank, du nom de cette banque fermée après un scandale d’escroquerie, continue de faire des victimes collatérales un an après. Selon le Financial Times, des membres de la direction de la Banque centrale du Kenya sont désormais accusés d’avoir couvert les agissements de la banque.
Imperial Bank avait fait faillite en octobre 2015 après la découverte d’une escroquerie en cours depuis dix ans, avec des prêts non garantis et non autorisés, laissant un trou de quelque 300 millions de dollars.
Les actionnaires d’Imperial Bank accusent désormais la Banque centrale de négligence et d’avoir sciemment ignoré des rapports qui alertaient dès 2012 de l’état de la banque. Pendant des années, des membres de la direction de la Banque centrale du Kenya ont par ailleurs reçu d’Imperial Bank des prêts et même des emprunts pour les frais de scolarité de leurs enfants.
« Payer sa part »
En échange, ils camouflaient la dette non-autorisée accumulée par la banque, selon le rapport des actionnaires qui cite un e-mail d’un salarié d’Imperial Bank. Celui-ci cherchait un poste pour l’un de ses proches à la Banque centrale et commence son message ainsi : « Bonjour. Il est temps de payer sa part et pas d’excuse cette fois-ci ».
Six personnes au moins auraient bénéficié de ces largesses, dont l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Njuguna Ndung’u, et son épouse, Nancy. Le rapport des actionnaires est lui-même une réponse à une plainte déposée fin septembre par la Banque centrale du Kenya, laquelle tente toujours de récupérer 439 millions de dollars (412 millions d’euros) d’Imperial Bank.
L’an dernier, Imperial Bank avait été la seconde banque kényane à succomber en quelques mois, après Dubai Bank, le plus petit établissement du pays, avec seulement 40 000 dollars de dépôts, que les autorités financières avaient fini par fermer en août 2015 en raison d’une série de scandales de gestion.
Après la mort soudaine du directeur général d’Imperial Bank le 15 septembre 2015, Abdulmalek Janmohamed, l’escroquerie avait été découverte et la banque placée sous surveillance puis finalement fermée à son tour.
La Banque centrale avait cherché à rassurer le marché en indiquant que cet établissement ne représentait que 1,8 % du secteur et que « cet incident ne posait aucun problème systémique ». Mais la fermeture de la dix-septième banque du Kenya avait quand même provoqué une petite mais significative ruée des clients vers leurs dépôts dans d’autres établissements de la place.
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