Nigeria : Human Rights Watch demande la libération d’un leader chiite
« Les autorités doivent poursuivre les personnes responsables de crimes contre le Mouvement islamique du Nigeria et faire immédiatement appliquer la décision de la Cour fédérale ordonnant la libération d’Ibrahim Zakzaky et de son épouse », a déclaré HRW dans un communiqué publié ce mercredi.
![L’armée nigériane en patrouille à Gwoza. © Lekan Oyekanmi/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/12/03/vulne.jpg)
L’armée nigériane en patrouille à Gwoza. © Lekan Oyekanmi/AP/SIPA
Ibrahim Zakzaky et son épouse ont été arrêtés il y a plus d’un an à la suite d’affrontements violents contre l’armée dans leur fief de Zaria (État de Kaduna) en décembre 2015, faisant 348 morts parmi les membres du mouvement chiite. Pendant son arrestation, Ibrahim Zakzaky a perdu l’usage d’un œil et est depuis partiellement paralysé.
« L’attitude des militaires et de la police contre le Mouvement islamique du Nigeria (IMN) soulève de graves interrogations quant aux promesses du Nigeria de réformer son armée », écrit Mausi Segun, chercheur pour HWR basé à Abuja.
Établir un État islamique chiite à l’iranienne
Début décembre, l’État de Kaduna (nord-ouest) avait demandé qu’Ibrahim Zakzaky soit tenu responsable pour « sa désobéissance civile » depuis 30 ans. Ce, quelques jours après qu’un juge eût ordonné sa libération dans les 45 jours. Selon la Cour fédérale, les services de sécurité et le ministre de la Justice ont été incapables de prouver la légalité de la « détention préventive » du leader chiite.
Ibrahim Zakzaky et l’IMN souhaitent établir un État islamique chiite à l’iranienne au Nigeria et ne reconnaissent pas l’autorité d’Abuja. En octobre, le mouvement a été interdit dans le seul État de Kaduna, où les tensions religieuses sont grandissantes. Alors que les prêcheurs salafistes nourrissent la haine anti-chiite, au moins dix membres de l’IMN ont été tués mi-novembre par la police de Kano (nord) lors d’une cérémonie religieuse.
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