Côte d’Ivoire : Gbagbo, Ouattara, Marcoussis et la Cedeao

Forte de ses expériences au Liberia et en Sierra Leone, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest aborde la question ivoirienne en 2002, puis lors de la crise postélectorale en 2010.

Un détachement sénégalais de la Cedeao en 2002 à Abdijan. © AP/SIPA

Un détachement sénégalais de la Cedeao en 2002 à Abdijan. © AP/SIPA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 16 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

Ellen Johnson Sirleaf et Ernest Bai Koroma à Banjul, en Gambie, le 13 décembre 2016. © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA
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Afrique de l’Ouest : quel bilan diplomatique pour la Cedeao ?

La Cedeao est une nouvelle fois à pied d’oeuvre pour trouver une solution diplomatique à la crise gambienne. Créée en 1975, l’organisation ouest-africaine a une longue expérience des crises politiques, qu’elle a même parfois contribué à résoudre par la force.

Sommaire

2002-2004

Lors de crise politico-militaire de 2002 en Côte d’Ivoire, alors que les Forces nouvelles et l’armée nationale s’oppose, la Cedeao va s’employer dans le règlement du conflit. Suite, en partie, à sa médiation, un cessez-le-feu est signé le 17 octobre mais n’est globalement pas respecté et, fin décembre, la Cedeao décide de l’envoi de troupes sur place.

La Mission de la Cedeao en Côte d’Ivoire (Ecomici) est déployée, aux côtés de la Force française « Licorne », pour surveiller le cessez-le-feu conclu à Marcoussis le 24 janvier 2003.  Ses Casques blancs (jusqu’à 3 000 hommes fournis par la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Mali) vont ensuite être progressivement remplacés par des Casques bleus de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Minuci), qui deviendra Onuci. Le 4 avril 2004, la Cedeao achève le transfert de ses compétences aux troupes des Nations unies.

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2010-2011

Sous l’impulsion de la Cedeao, les chefs d’État ouest-africains tentent de faire partir le président Laurent Gbagbo par la voie diplomatique alors que celui-ci se déclare sûr de sa victoire lors de la présidentielle 2010. Même si la Commission électorale indépendante a proclamé la victoire d’Alassane Ouattara, Gbagbo propose un recomptage des voix.

Le 24 décembre, la Cedeao organise un sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, et menace d’utiliser « une force légitime » pour forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Elle mandate ensuite les présidents Boni Yayi du Bénin, Ernest Koroma de Sierra Leone, et Pedro Pires du Cap-Vert pour discuter avec le sortant et Alassane Ouattara, sans qu’une solution n’émerge.

La Cedeao ne mettra toutefois pas en place de force, le Nigeria peinant à se mobiliser et le Ghana refusant d’y participer. L’option militaire ouest-africaine finit peu à peu par être abandonnée et c’est en avril 2011 que la Côte d’Ivoire va sortir de l’impasse, lorsque les forces d’Alassane Ouattara, soutenues par les soldats français, captureront Laurent Gbagbo.

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