Électricité : les députés nigérians refusent de renflouer le secteur privé

Le président de la chambre basse a qualifié de « catastrophique » la situation du secteur de l’électricité au Nigeria. Et ce alors que le gouvernement envisage de refinancer le secteur.

Une vue sur Lagos Island, au Nigeria, le 19 mai 2014. © Gwenn DUBOURTHOUMIEU pour JA.

Une vue sur Lagos Island, au Nigeria, le 19 mai 2014. © Gwenn DUBOURTHOUMIEU pour JA.

Publié le 16 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

Lors d’une séance au Parlement ce mardi, les députés nigérians ont vivement critiqué le plan d’aide du gouvernement au secteur de l’électricité, privatisé il y a trois ans.

Handicapée par les délestages à répétition, la première économie du continent avait dénationalisé le secteur de l’électricité en 2013 afin d’améliorer l’approvisionnement et d’attirer les investisseurs. Ce qui s’est avéré un échec dans les deux cas, selon les députés.

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Le 13 décembre au Parlement, le président de la Chambre basse Yakubu Dogara s’en est pris au plan de 309 milliards de nairas (920 millions d’euros) de la Nigerian Bulk Electricity Trading Company (NBET), l’agence fédérale de l’électricité, pour apurer les dettes envers les compagnies privées.

« L’essence même de cette « réforme » était de rendre le secteur de l’électricité efficace, a-t-il déclaré. Depuis le transfert à des compagnies privées, nous n’avons pas eu de bons retours. Les chiffres montrent une situation catastrophique ».

Délestages

L’approvisionnement irrégulier en électricité pèse sur l’économie du Nigeria, officiellement entré en récession le 1er septembre dernier. Malgré la privatisation du secteur, le pays produit toujours à peine un dixième des 40 000 MW dont il aurait besoin pour approvisionner en électricité ses 180 millions d’habitants.

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La NBET a été créée pour garantir les paiements entre producteurs et distributeurs d’électricité. Mais avec l’accumulation d’impayés, l’agence se retrouve avec un trou de trésorerie de 700 milliards de nairas, lequel grossit tous les mois de 25 millions supplémentaires.

Après la privatisation, le gouvernement avait promis d’améliorer l’accès à l’électricité et donc de réviser les tarifs. Mais les prix n’ont pas suivi la hausse des coûts de production, une situation encore dégradée par la dévaluation du naira, la devise nationale.

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En août, les compagnies d’électricité avaient menacé de couper l’approvisionnement tant que le gouvernement n’aurait pas réglé les factures restées impayées avant même la privatisation.

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