Guinée : la Cedeao, de Dadis à Alpha

Avec le coup d’État de Moussa Dadis Camara en décembre 2008, la Guinée est suspendue des instances dirigeantes de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest. La Cedeao va s’impliquer jusqu’en 2010 dans le processus qui mènera Alpha Condé à la présidence.

Le président guinéen Alpha Condé. © Vincent Fournier/JA

Le président guinéen Alpha Condé. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 16 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Ellen Johnson Sirleaf et Ernest Bai Koroma à Banjul, en Gambie, le 13 décembre 2016. © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA
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Afrique de l’Ouest : quel bilan diplomatique pour la Cedeao ?

La Cedeao est une nouvelle fois à pied d’oeuvre pour trouver une solution diplomatique à la crise gambienne. Créée en 1975, l’organisation ouest-africaine a une longue expérience des crises politiques, qu’elle a même parfois contribué à résoudre par la force.

Sommaire

À la suite du coup d’État de Moussa Dadis Camara, le 23 décembre 2008, la Cedeao suspend la Guinée de ses instances dirigeantes. La mise en place de la médiation est tout d’abord lente. Mais le Burkinabè Blaise Compaoré, l’un des premiers chefs d’Etat à se déplacer en Guinée, en avril 2009, quatre mois après le putsch, va accélérer les événements.

À la suite de la répression de la manifestation de l’opposition, le 28 septembre 2009, qui a viré au massacre, il se rend à Conakry une nouvelle fois, soutenu par la Cedeao et s’entretient durant une semaine avec Moussa Dadis Camara. Il obtient l’évacuation à l’étranger des principaux leaders de l’opposition parmi lesquels l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.

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La préoccupation des pays de la sous-région est d’éviter une radicalisation du régime en place à Conakry et la dérive vers une guerre civile à la libérienne. Blaise Compaoré cherche à faciliter le dialogue avec les Forces vives (opposition et société civile), qui lui remettent un mémorandum demandant le départ de la junte et l’installation d’un gouvernement civil chargé de conduire la transition jusqu’aux élections générales.

Exit Dadis

La Cedeao propose, à la mi-décembre 2009, d’envoyer une force militaire au sol, afin de préserver la paix et de protéger les populations. Mais la junte refuse. Toutefois, sous la pression de la communauté internationale, elle se divise. Le 3 décembre 2009, Moussa Dadis Camara est victime d’une tentative d’assassinat par son aide de camp et chef de la garde présidentielle. Blessé à la tête, l’intérim est assuré par le général Sékouba Konaté.

Une solution va alors émerger : Dadis quitte ses fonctions le 15 janvier 2010 et Sékouba Konaté prend la tête d’un Conseil national de transition. Il s’engage à ce qu’un Premier ministre issu des Forces vives soit nommé dans le but de former un gouvernement d’union nationale et de conduire le pays vers des élections dans les six mois : ce sera Jean-Marie Doré. Aucun membre du gouvernement d’union nationale, de la junte, du Conseil national de la transition et des Forces de Défense et de Sécurité n’a, en outre, le droit de se porter candidat.

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C’est la Cedeao, associée à l’Union africaine et l’ONU, qui va s’appliquer à favoriser le bon déroulement de la transition. Elle mène notamment, avec le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, le Groupe international de contact sur la Guinée. Celui-ci favorise le dialogue entre les factions et, le 7 mars 2010, Sékouba Konaté fixe par décret la date du premier tour de la présidentielle au 27 juin 2010. Le 7 novembre suivant, Alpha Condé remporte le second tour face à Cellou Dalein Diallo, qui finit par accepter les résultats.

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