Cyberattaques russes aux États-Unis : Obama promet des représailles

La Maison Blanche a mis en cause jeudi Vladimir Poutine dans les piratages informatiques qui ont visé les Démocrates durant l’élection présidentielle américaine, et qui ont pu avoir une influence sur le résultat du scrutin. Le président sortant doit s’exprimer vendredi lors d’une conférence de presse.

Barack Obama lors d’un discours à la Maison-Blanche le 9 janvier 2016. © Susan Walsh/AP/SIPA

Barack Obama lors d’un discours à la Maison-Blanche le 9 janvier 2016. © Susan Walsh/AP/SIPA

Publié le 16 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

Donald Trump au soir de son élection, serrant la main de son futur vice-président Mike Pence , le 9 novembre 2016. © Evan Vucci/AP/SIPA
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Donald Trump a remporté mercredi 9 novembre l’élection présidentielle américaine, coiffant au poteau sa concurrente démocrate Hillary Clinton et succédant ainsi à Barack Obama à la Maison Blanche.

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« Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu’il soit, tente d’entacher l’intégrité de nos élections, alors nous devons agir », a plaidé Barack Obama jeudi 14 décembre à la radio NPR. « Et nous le ferons, au moment et où nous le déciderons », a-t-il lâché, en soulignant que « certaines (de ces représailles) seront explicites et publiques, d’autres ne le seront peut-être pas ».

Dans cet entretien qui sera diffusé en intégralité ce vendredi, le président américain sortant n’a pas mentionné le nom de Vladimir Poutine. L’un de ses proches conseillers, Ben Rhodes, interviewé sur la chaîne MSNC, ne s’est en revanche pas privé : « Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent au sein du gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant, (…) , en dernier ressort, Vladimir Poutine est responsable des actions du gouvernement russe ».

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Vladimir Poutine impliqué personnellement

Le président russe est accusé par deux hauts responsables du renseignement américain cités mercredi par la chaîne de télévision NBC de s’être personnellement impliqué dans des cyberattaques qui ont visé le camp de Hillary Clinton durant la campagne électorale, ayant pu avoir une influence sur le scrutin présidentiel remporté par Donald Trump.

Selon ces deux responsables, qui disent avoir un « haut degré de confiance » dans ces information, Vladimir Poutine aurait lui-même donné des instructions sur le filtrage et l’utilisation de messages dérobés aux Démocrates après les piratages informatiques, affirmait la chaîne américaine.

Dans un rapport secret révélé la semaine dernière par le Washington Post, la CIA conclut que la Russie est ainsi intervenue dans la campagne électorale dans le but précis d’aider Donald Trump à être élu et non dans le but, plus général, de troubler le bon déroulement du scrutin.

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Donald Trump isolé

Le nouveau président élu a rejeté avec virulence ces accusations. Jeudi, Donald Trump a de nouveau insinué que la Maison Blanche avait des intentions partisanes en accusant la Russie de Vladimir Poutine d’être à l’origine de piratages contre son ancienne rivale démocrate, Hillary Clinton.

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« Si la Russie, ou toute autre entité, faisait du piratage, pourquoi la Maison Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir ? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu’après la défaite d’Hillary ? », a-t-il écrit sur Twitter.

Donald Trump apparaît de plus en plus isolé dans son insistance à épargner Vladimir Poutine, pourtant pointé du doigt par les services de renseignement, de la CIA au FBI, y compris au sein de son propre camp. Les Républicains du Congrès américains comptent lancer plusieurs enquêtes parlementaires sur le rôle de la Russie dans la campagne américaine.

Dans l’entourage de Donald Trump, on assume vouloir un nouveau départ avec les Russes. Pour l’ancien patron de la CIA Michael Hayden, Donald Trump est « la seule personnalité américaine à ne pas encore avoir concédé que les Russes ont lancé une grande campagne clandestine d’influence contre les États-Unis ».

La Russie pointée du doigt dès octobre

Dès le le 7 octobre, un mois avant le scrutin présidentiel, l’administration Obama avait explicitement soupçonné la Russie d’avoir conduit des opérations de piratage informatique contre des organisations politiques américaines – en fait le parti démocrate et l’équipe d’Hillary Clinton – afin d’interférer dans le processus électoral américain.

Dès cette date, la direction du renseignement américain (ODNI) avait estimé que « seuls de hauts responsables russes » avaient pu autoriser ces activités. Moscou a rejeté avec virulence les accusations visant Poutine, un porte-parole évoquant des « absurdités ».

Des dizaines de milliers de messages de responsables démocrates et du président de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, auraient été dérobés puis mis en ligne en 2016, notamment dans le dernier mois avant le scrutin, jetant une lumière crue sur les délibérations internes du camp Clinton et brouillant le message de la candidate.

Barack Obama s’exprimera vendredi à 14h15 (19h15 GMT) lors d’une conférence de presse, avant de s’envoler pour ses vacances à Hawaï. Le président, qui devrait être longuement interrogé sur ces cyberattaques, attend un rapport avant le 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump, avait indiqué le 9 décembre la Maison Blanche.

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