RD Congo : un éboulement dans une mine d’or fait au moins 20 morts

« Au moins 20 personnes sont mortes dans un éboulement survenu la nuit de samedi à ce dimanche dans un carré minier à Makungu », dans le sud du Sud-Kivu (Est), a déclaré à l’AFP le ministre des Mines de cette province, Apollinaire Bulindi, dimanche 18 décembre.

Une mine de diamants à Mbuji Mayi (centre) en RDC , le 31 juillet 2006. © SCHALK VAN ZUYDAM/AP/SIPA

Une mine de diamants à Mbuji Mayi (centre) en RDC , le 31 juillet 2006. © SCHALK VAN ZUYDAM/AP/SIPA

Publié le 18 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

L’éboulement pourrait avoir été provoqué par des pluies très abondantes. « Ce bilan encore provisoire devrait s’alourdir car beaucoup de gens exploitent en désordre dans cette carrière », a-t-il poursuivi, faisant référence aux « creuseurs artisanaux » (mineurs clandestins) qui se comptent par dizaine de milliers en RDC.

La mine de Makungu est située dans le territoire de Fizi, près de la frontière avec la province du Tanganyika, à plus de 270 km au sud de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. « Nous (les autorités provinciales, ndlr) ne contrôlons pas cette carrière, ce sont des militaires qui l’exploitent et nous ne savons pas y mettre l’administration minière », a expliqué le ministre.

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Repaire des Maï-Maï

Le territoire de Fizi, pratiquement dépourvu d’infrastructures et où l’on trouve de nombreuses mines d’or, est une zone traditionnellement hostile au pouvoir de Kinshasa. Pendant longtemps, il a abrité le maquis de Laurent-Désiré Kabila, tombeur en 1997 du dictateur Mobutu Sese Seko et père de l’actuel président congolais Joseph Kabila.

Aujourd’hui, la zone est le repaire des Maï-Maï Yakutumba, du nom d’un ancien officier de l’armée régulière qui s’est proclamé « général ». Ce dernier affirme vouloir chasser Joseph Kabila du pouvoir mais selon certains rapports d’experts, il se contente surtout de contrôler divers trafics avec la Tanzanie à travers le lac Tanganyika, qui sert de frontière naturelle entre ce pays et la RDC.

Selon le centre de recherche International Peace Information Service (IPIS), basé en Belgique, la plupart des mines d’or du Fizi sont contrôlées – parfois conjointement – par des Maï-Maï, des milices d’autodéfense généralement constituées sur une base ethnique, ou des soldats de l’armée congolaise censés les combattre.

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Une cinquantaine de milices sévissent dans la moitié est de la RDC, où l’Etat peine toujours à établir son autorité. La concurrence pour le contrôle des ressources naturelles de la région est un facteur venant ajouter à la complexité des conflits ethniques ou fonciers qui la déchirent depuis plus de vingt ans.

130 000 mineurs clandestins

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Les accidents dans les mines exploitées par des creuseurs artisanaux en RDC sont fréquents et souvent très meurtriers, mais largement sous-documentés compte tenu des endroits extrêmement enclavés où ils se produisent.

Il y a quelques années, les mineurs clandestins que la nécessité contraint à travailler pour un salaire de misère, généralement avec un équipement rudimentaire et sans la moindre sécurité, étaient estimés à plus de 130 000 rien que dans l’ancienne province du Katanga (sud-est), dont les mines permettent à la RDC d’être un des premiers producteurs de cuivre de la planète.

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