Zambie : la veuve de Michael Sata se sent pousser des ailes

Qui succédera au président Michael Sata, décédé en octobre ? Après le fils puis le neveu, l’ex-première dame, Christine Kaseba-Sata, se sent pousser des ailes.

Le couple Sata, à Lukasa, en mai 2012. © Joseph Mwend/AFP

Le couple Sata, à Lukasa, en mai 2012. © Joseph Mwend/AFP

Publié le 5 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis la mort, le 28 octobre, du président zambien Michael Sata, sa famille se livre une guerre de succession pour représenter le Front patriotique (FP), le parti au pouvoir, à l’élection présidentielle anticipée prévue le 20 janvier prochain. Après le fils, Mulenga Sata, maire de Lusaka – qui s’est depuis retiré de la course -, puis le neveu, Miles Sampa, secrétaire d’État au Commerce et à l’Industrie, c’est maintenant au tour de la veuve, Christine Kaseba-Sata, d’afficher ses ambitions.

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L’ex-première dame ne part pas favorite. D’abord parce qu’elle n’a pas la moindre expérience politique : gynécologue, elle était il y a encore deux mois ambassadeur itinérant de l’OMS contre les violences faites aux femmes. Ensuite parce que sa candidature soudaine, moins d’un mois après les funérailles du "Roi Cobra", grand admirateur de Robert Mugabe, crée un certain malaise.

La veuve dit vouloir "consolider les acquis" de la présidence de son défunt mari, qui est pourtant loin d’avoir tenu ses promesses. Élu en 2011 par les tranches les plus pauvres de la population, il avait promis un meilleur partage des richesses. Pourtant, malgré une croissance de 6 % par an, 64 % des 15 millions de Zambiens vivent encore dans la pauvreté.

Le FP va-t-il imploser ?

Michael Sata avait lâché les rênes il y a longtemps : malade depuis plusieurs mois, il était régulièrement hospitalisé à l’étranger. Laissant libre cours aux rivalités au sein de son parti.

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Avec dix candidats ­déclarés, le risque est grand de voir le FP imploser. Christine se pose donc en rassembleuse. Mais on la soupçonne de rouler pour Guy Scott, le chef de l’État intérimaire, premier président blanc de l’Afrique postcoloniale, qui ne peut se présenter lui-même, n’étant pas né de parents zambiens. On l’accuse également d’être financée par Moïse Katumbi Chapwe, le gouverneur du Katanga – dans un communiqué, ce dernier a nié lui avoir fait le moindre don.

Ces divisions au sein du FP auraient pu ouvrir un boulevard à l’opposition… si les partisans du Mouvement pour une démocratie multipartite n’hésitaient pas eux-mêmes entre deux candidats : Nevers Mumba, le chef du parti, et Rupiah Banda, l’ancien président, battu en 2011.

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