Berlin : un attentat contre un marché de Noël fait 12 morts et 48 blessés

Lundi soir, un camion a foncé dans la foule sur un marché de Noël à Berlin, faisant au moins 12 morts et 48 blessés. La chancelière allemande a confirmé mardi la piste d’un « attentat terroriste ». Le ministre de l’Intérieur a précisé que le suspect interpellé serait un demandeur d’asile pakistanais. Ce dernier nie les faits.

Des policiers allemands inspectent le camion qui a servi pour l’attentat contre un marché de Noël à Berlin qui a fait au moins 12 morts et 48 blessés le 19 décembre 2016. © Michael Sohn/AP/SIPA

Des policiers allemands inspectent le camion qui a servi pour l’attentat contre un marché de Noël à Berlin qui a fait au moins 12 morts et 48 blessés le 19 décembre 2016. © Michael Sohn/AP/SIPA

Publié le 20 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

« Les raisons de cet acte atroce seront éclaircies. Nous n’en savons pas beaucoup sur cet acte, mais nous pouvons déjà dire qu’il s’agit bien d’un acte terroriste », a déclaré la chancelière allemande, mardi 20 décembre, en fin de matinée, au lendemain d’un attentat meurtrier contre un marché de Noël très fréquenté du centre-ville de Berlin.

Vers 20h, heure locale, lundi soir, un camion a foncé sur la foule de l’un des marchés de Noël, très prisé par les Berlinois et les touristes, situé au pied de l’église du Souvenir, l’un des monuments les plus symboliques de la capitale allemande. Le semi-remorque a poursuivi sa course sur 20 à 80 mètres, faisant au moins 12 morts et 48 blessés.

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L’individu arrêté est-il l’auteur du forfait ?

Le ministère allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, informait ce mardi matin que le suspect arrêté peu après les faits, à deux kilomètres des lieux du drame grâce à une description qui avait été faite de lui, est un demandeur d’asile pakistanais.

Celui-ci serait arrivé en Allemagne à la Saint Sylvestre, le 31 décembre 2015, et a été enregistré avant de réapparaître à Berlin en février ». « Il nie le crime. L’enquête se poursuit », a ajouté le ministre indiquant par ailleurs que l’attentat n’avait pas été revendiqué.

Mais ce mardi après-midi, l’identité du suspect n’a toujours pas été révélée. D’autre part, le patron de la police berlinoise Klaus Kandt a déclaré qu’il n’était en réalité « pas certain » que l’homme interpellé « soit le chauffeur » du camion meurtrier.

De plus, une source anonyme au sein de la police berlinoise a indiqué au quotidien Die Welt que la police détenait « le mauvais homme ». « Le vrai assaillant est encore en liberté et armé et peut provoquer de nouveaux dégâts », a-t-elle ajouté.

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L’enquête confiée au parquet terroriste

L’enquête a été confiée au parquet fédéral compétent en Allemagne pour les affaires de terrorisme, thèse privilégiée par la police berlinoise dès lundi soir. Les autorités allemandes ont  indiqué que le corps d’un ressortissant polonais a été retrouvé mort dans la cabine du camion, tué par balle, mais il ne s’agit pas du conducteur qui a foncé sur la foule.

Une société polonaise, interrogée par l’AFP, a reconnu être la propriétaire du véhicule, immatriculé en Pologne et composé d’un tracteur et d’une remorque massive. Selon les dirigeants de l’entreprise, le véhicule était chargé de 25 tonnes de produits métallurgiques en provenance d’Italie.

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Ils ont par ailleurs reconnu avoir été en contact avec son chauffeur, lui aussi polonais, pour la dernière fois lundi après-midi. Ce dernier se préparait à passer la nuit à Berlin car la société berlinoise qui devait prendre le chargement n’avait pas pu le recevoir lundi. « C’est mon cousin, je le connais depuis l’enfance. Je me porte garant de lui », a assuré le patron de l’entreprise, Ariel Zurawski, à l’AFP.

Drapeaux en berne

Lundi soir, le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a souligné à la télévision allemande que si l’Allemagne était une cible pour les groupes jihadistes, ses services ne disposaient d’ « aucun indice [laissant penser] qu’un marché de Noël » pouvait être visé. Il a indiqué mardi matin, dans un communiqué, « que les marchés de Noël et les rassemblements devaient continuer […] avec la mise en place de mesures de sécurité adéquates ».

Les drapeaux des bâtiments publics ont été mis en berne, une cérémonie du souvenir s’est tenue à 11H00 GMT à la cathédrale Sainte-Edwige et une minute de silence sera observée mardi et mercredi dans tous plusieurs stades de football du pays.

L’Allemagne jusque-là épargnée

Si l’Allemagne a été jusqu’ici épargnée par des attaques jihadistes de grande ampleur, plusieurs attentats islamistes ont toutefois été commis sur son sol depuis le mois de juillet :

Au moins cinq autres projets d’attentat auraient été déjoués depuis le mois de septembre 2015.

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