L’argent des Africains : Anani, directeur d’un cabinet de marketing et enseignant – 230 euros par mois
Cette semaine, dans le cadre de notre série sur l’argent des Africains, c’est Anani qui nous ouvre son portefeuille. Ce Togolais de 29 ans, chargé de cours dans l’enseignement supérieur est aussi le gérant d’un cabinet de marketing à Lomé. Combien gagne-t-il et comment dépense-t-il son argent ?
Diplômé en marketing et détenteur d’un MBA, Anani a étudié à l’université Evangel Christian University Of America à Cotonou, au Bénin. Il a ensuite exercé dans plusieurs entreprises.
« J’ai travaillé dans un cabinet de marketing, dans une société d’import-export de produits agroalimentaires et en industrie agroalimentaire où j’étais chargé de la commercialisation des produits à l’échelle nationale et internationale », énumère-t-il.
Mais insatisfait par l’instabilité de ses missions et des contrats de travail peu sécurisants, il a décidé de créer son propre cabinet de marketing en septembre 2015 à Lomé.
Prêt bancaire : 94 euros
Un investissement considérable qui l’oblige à rembourser 61 659 F CFA à sa banque (94 euros), dont le prêt couvre la location du local, le paiement des frais de consommation d’électricité et d’eau.
Transport : 98 euros
Anani est également chargé de cours au centre d’informatique et de formation professionnelle, à Lomé et à l’Esig global success, une autre école d’informatique. Son salaire mensuel avoisine généralement les 228 euros. Pour se déplacer entre ses différents lieux de travail, Anani a investi dans une voiture qui lui coûte 22 euros en entretien et 76 euros en frais de carburant.
Contribution au foyer familial : 35 euros
Toutes ses économies partent dans sa jeune entreprise de conseil. Compte tenu de cela, il vit encore chez sa famille. « Nous sommes au total neuf personnes. J’ai perdu mon père à l’âge de 7 ans. Ma mère nous a élevé seule et ne s’est jamais remariée », relate-t-il.
Anani essaie de contribuer équitablement aux dépenses collectives avec ses autres frères pour aider sa mère. Il lui donne chaque mois une enveloppe de 35 euros pour les dépenses alimentaires et le loyer.
On l’a bien compris : Anani dépense peu. Sa situation économique l’empêche de vivre seul et d’avoir des loisirs. Malgré la création de son cabinet à Lomé, et les sacrifices qui lui en coûtent, il nourrit l’espoir de s’expatrier en Europe dans le cadre d’un doctorat. « Je n’ai pas de contacts à l’étranger, mais j’aimerais un jour m’installer en France pour mener un projet de recherche », rêve-t-il.
Taux de conversion établi à 1 euro = 655,96 francs CFA.
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