Législatives ivoiriennes : victoire du RHDP et percée des indépendants

En Côte d’Ivoire, il aura fallu veiller tard ce lundi pour connaître une majeure partie des résultats des élections législatives du 18 décembre. Ceux-ci permettent déjà de discerner une large victoire de la coalition au pouvoir.

Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien, le jour du vote pour le référendum constitutionnel, le 30 octobre 2016 à Abidjan. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien, le jour du vote pour le référendum constitutionnel, le 30 octobre 2016 à Abidjan. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Publié le 20 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

La Commission électorale indépendante (CEI), qui a choisi  d’égrainer à la télévision nationale, la RTI, les résultats de chaque circonscription (255) et de chacun des candidats (près de 1300) avait pourtant débuté cet exercice quelque peu archaïque dès le début d’après-midi, avant de continuer par tranches successives entrecoupées de journaux télévisés et de téléfilms de Noël…

Même sans l’intégralité des résultats, des tendances très lourdes s’imposent :

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Victoire du RHDP

Le RHDP, la coalition au pouvoir rassemblant notamment le RDR et le PDCI, remporte largement le scrutin. Avec en fin de soirée, déjà 116 sièges gagnés. Les pontes du RDR ont, comme prévu,  fait le plein dans leurs fiefs respectifs : Amadou Gon Coulibaly, Secrétaire Général à la Présidence l’emporte ainsi à 98% à Korhogo, avec 88% de participation ; le Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro s’impose avec  98,7%, chez lui, à Ferkessédougou – Commune ; tout comme le frère du chef de l’État, Téné Birahima Ouattara  avec 99,76 % des voix pour 90,5% de participation.

À Séguéla, le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko et le Secrétaire général par intérim du RDR Amadou Soumahoro, candidats uniques, qui n’ont visiblement souffert d’aucun bulletin nul ou blanc, affichent même des victoires avec 100 % des voix. Les ministres Bruno Koné, Amadou Toungara, Koné Adama, Dosso Moussa, Ally Coulibaly et le conseiller Cissé Bacongo, sont eux aussi élus.

Déconvenues au PDCI

À noter, pourtant quelques déconvenues dans le camp du PDCI de Bédié. Tout d’abord en termes de mobilisation. Si le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a été élu avec le confortable score de 87 %, seul 27% de la population de Grand Bassam s’est déplacé.  Mais le plus vieux parti de Côte d’Ivoire a surtout perdu certains de ses fiefs. La capitale Yamoussoukro, par exemple, si chère à feu Félix Houphouët Boigny, où la participation a difficilement  atteint les 18 %, a été raflée à 62 %  par un candidat indépendant, Kouassi Kouame Patrice.

Et si les résultats de Daoukro, fief de Bédié, ne sont pas encore connus, les rumeurs au sein du parti font d’ores et déjà état d’une très probable défaite du protégé de l’ancien président de la République, Niamien N’Goran. Enfin, le ministre actuel PDCI de l’Environnement, Allah-Kouadio Remi, a été quant à lui tout simplement battu à Toumodi.

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Percée des indépendants

Les candidats indépendants font une percée historique, avec déjà cinquante sièges annoncés lundi soir. Une véritable claque pour les appareils politiques traditionnels, puisque nombre de ces « indépendants » sont en réalité des dissidents du PDCI, du RDR ou du FPI, qui n’ayant pas été choisis par leurs directions respectives, ont tout de même décidé de se présenter.

C’est le cas de Soro Kanigui Mamadou, qui remporte la mise, avec 57% des voix, dans une circonscription de Korhogo, face à un candidat RHDP placé par Amadou Gon Coulibaly. Autre victoire symbolique : Yasmina Ouégnin, écartée par la direction du PDCI. Elle s’impose face à la ministre de la Communication, Affoussiata Bamba Lamine, avec 56,8% des voix. Une performance que son collègue KKB, Kouadio Konan Bertin, dit KKB, qui concourrait aussi en indépendant, n’a pas pu réaliser à Port-Bouët.

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D’importantes circonscriptions comme la commune du Plateau, à Abidjan, Bonoua au Sud, Bocanda au centre, sont remportées par des candidats indépendants. Quelle sera l’attitude de ces derniers  après les élections? Rejoindront-ils leurs états-majors politiques d’origine (pour ceux qui en ont un) ou créeront-ils un véritable groupe parlementaire pour peser au sein de cette nouvelle Assemblée nationale ?

Le FPI à la dérive

Le FPI de Pascal Affi N’Guessan s’effondre. Il avait fait de la participation à cette élection l’une des principales lignes de démarcation entre son FPI à lui et celui d’Aboudramane Sangaré, qui a préféré le boycotter… Il avait même réussi à présenter près de 180 candidats sur l’ensemble du territoire, et visait trente sièges, pour que le FPI puisse prendre sa part du débat politique nationale… Le pari est perdu. Avec un siège gagné pour le moment (Kouman Yao Nguettia) et sûrement un autre demain (Affi s’étant très probablement imposé chez lui à Bongouanou), la défaite du FPI est même cuisante. De l’ancien DG du port d’Abidjan, Marcel Gossio, à l’ancien ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé, ou encore le patron des jeunes du FPI, Konaté Navigué, aucun n’aura réussi à convaincre.

La suite des résultats à venir ce mardi.

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