Manifestation à Tunis en réaction à l’assassinat de Mohamed Zouari

L’assassinat de l’ingénieur Mohamed Zouari jeudi dernier à Sfax dans des conditions obscures continue d’agiter la Tunisie. 200 à 300 manifestants ont défilé mardi dans le centre de Tunis pour exprimer leur colère après ce meurtre attribué par le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël.

Des Tunisiens manifestent le 20  décembre 2016 pour protester contre l’assassinat de Mohamed Zouari, Tunisien en charge du programme de développement des drones au sein de l’organisation palestinienne Hamas, selon cette dernière. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Des Tunisiens manifestent le 20 décembre 2016 pour protester contre l’assassinat de Mohamed Zouari, Tunisien en charge du programme de développement des drones au sein de l’organisation palestinienne Hamas, selon cette dernière. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 20 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La tension était vive dans les rues de la capitale tunisienne où plusieurs personnes scandaient des slogans contre l’État hébreu : « avec le sang, avec notre âme, nous te vengerons Palestine », « Résistance, résistance ! Ni réconciliation, ni chantage », « Non à la normalisation, la Tunisie n’est pas à vendre », a rapporté un journaliste de l’AFP.

« Mohammed Zaouari est un martyr avec un M majuscule. (…) C’est une perte non pas pour la Tunisie mais pour la Palestine et le monde arabe », a déclaré à l’AFP un participant, Mohammed Ammar.

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Ces protestations sur l’avenue Habib Bourguiba répondaient à l’appel de plusieurs partis politiques comme Al-Joumhouri (centre) et le Front populaire (gauche).

Dix personnes interpellées

Peu d’éléments permettent aujourd’hui d’éclaircir les circonstances qui ont mené à la mort de l’ingénieur. Le Hamas a affirmé qu’il s’agissait d’un de ses dirigeants, spécialisé dans le développement de drones, et a accusé Israël de l’avoir tué.

Dix personnes ont été interpellées par les autorités tunisiennes à ce jour, et au moins deux étrangers sont recherchés. Lundi soir, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a jugé « possible » « l’implication d’un service étranger » dans cet assassinat, mais a affirmé manquer de « preuves tangibles » à ce stade. Les rumeurs d’une implication du Mossad, les services secrets israéliens, sont très présentes en Tunisie.

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Selon le ministres de l’Intérieur, l’opération a été planifiée dès le mois de juin depuis deux capitales européennes, Vienne et Budapest.

L’ambassadeur d’Allemagne convoqué

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Le pôle antiterroriste de Tunis s’est saisi, a indiqué mardi à l’AFP le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti. Le gouvernement tunisien a également dû s’expliquer sur la diffusion ces derniers jours d’un reportage d’une chaîne de télévision israélienne marquée par la présence d’un de ses journalistes sur les lieux du crime. L’ambassadeur d’Allemagne à Tunis a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour fournir des explications sur les circonstances d’entrée sur le territoire tunisien de ce journaliste israélien, titulaire d’un passeport allemand et présenté comme un écrivain.

Abattu par balles devant son domicile, Mohamed Zouari n’était pas particulièrement connu en Tunisie. Il s’était exilé de Tunisie en 1991, à une époque où les islamistes étaient la cible du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, avant de revenir après le début de la révolution, vingt ans plus tard. Mohamed Zouari est décrit par le Hamas comme une « personnalité importante » du mouvement.

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