Catastrophe ferroviaire au Cameroun : une plainte a été déposée contre Total, actionnaire de Camrail
Après le groupe Bolloré, c’est le Français Total qui est dans le viseur des avocats des victimes de la catastrophe ferroviaire d’Eseka. Actionnaire de Camrail, le groupe pétrolier est notamment accusé d’ « omission de porter secours » dans une plainte déposée le lundi 19 décembre au Cameroun et que Jeune Afrique a pu consulter.
Les avocats d’un des collectifs de victimes ont déposé plainte, avec constitution de partie civile, contre Total, actionnaire de Camrail à hauteur de 5,3%, et le groupe Thanry (3,8%), pour « omission de porter secours » et « activités dangereuses ». Cette plainte a été déposée lundi 19 décembre auprès du tribunal de Première et de Grande instance d’Eseka, chargé des investigations concernant la catastrophe du 21 octobre.
Selon le document, que Jeune Afrique a pu consulter, les avocats estiment que Total et Thanry, « en leur qualité d’actionnaires », « étaient solidairement tenus de la réparation des préjudices causées à autrui » par la société Camrail. Un engagement qu’elles auraient ignoré, ajoute le document. Comme le permet la constitution de partie civile, les avocats demandent en conséquence l’ouverture d’une information judiciaire concernant les sociétés actionnaires.
Les auditions des victimes se poursuivent
La défense des victimes a, en parallèle, pris contact avec Total et Thanry afin d’engager des négociations au sujet de l’indemnisation des victimes. Elle cherche également à éclaircir le système d’assurances qu’aurait pu contracter Camrail et ses actionnaires. Cette ambition les a conduits à engager des procédures en France et en Italie, notamment contre les groupes Bolloré et Generali, pour le moment sans succès.
Les investigations se poursuivent lentement, afin d’établir les responsabilités de la catastrophe d’Eseka. Plusieurs dizaines de témoignages de victimes ont été recueillies la semaine dernière par la police judiciaire du Centre, à Yaoundé, dans le cadre d’une commission rogatoire instruite par le procureur général. Elles doivent se poursuivre, notamment à Douala, chaque victime recensée devant être entendue.
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