Gambie : la Cedeao n’exclut pas une intervention militaire si Yahya Jammeh ne quitte pas le pouvoir
Le président de la Commission de le Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Marcel de Souza, a assuré à Jeune Afrique que, s’il privilégiait toujours le processus diplomatique, le recours à la force militaire pour déloger Yahya Jammeh n’était plus à exclure.
La pression s’accentue sur Yahya Jammeh qui a juré de rester au pouvoir malgré sa défaite aux élections présidentielles gambiennes du 1er décembre. Le leader gambien, au pouvoir depuis 22 ans, a jusqu’au 19 janvier pour céder sa place à Adama Barrow, vainqueur avec plus de 19 000 voix d’avance.
« Nous souhaitons que le processus de médiation entamé autour du président nigérian Muhammadu Buhari aboutisse, mais nous n’excluons pas une intervention armée si Yahya Jammeh ne libère pas le pouvoir avant la date fixée » a déclaré Marcel de Souza à Jeune Afrique, avant de préciser : « Nous avons actuellement une force placée en attente, composée de 8 000 hommes mis en alerte. Si celle-ci devait agir pour faire respecter la volonté du peuple gambien, elle serait sous le commandement du Sénégal ».
Appel au calme
Réunis lors du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao, à Abuja samedi, les leaders ouest-africains se sont entendus pour faire respecter le résultats des urnes à tout prix, et installer Adama Barrow. En attendant la date butoir, le président de la Commission appelle au calme. « Le camp d’Adama barrow doit désormais éviter d’alimenter encore plus les tensions et les menaces de poursuites de faire preuve de patience. Nous sommes déterminés à faire respecter la Constitution et l’élection d’Adama Barrow ».
« Il y aura forcément des dommages collatéraux »
Yahya Jammeh, qui tient le pouvoir d’une main de fer depuis plus de 22 ans avait tout d’abord concédé sa défaite à la télévision nationale après les élections du 1er décembre, avant de contester les résultats dix jours plus tard. Le leader gambien s’est distingué à plusieurs reprises au cours de ses quatre mandats pour des violations des droits de l’Homme et une répression violente de l’opposition.
Pour le président de la Commission de la Cedeao, la menace de nouvelles violences n’est pas à exclure en cas d’intervention militaire. « Il y aura forcément des dommages collatéraux s’il y a une intervention armée, mais nous ne souhaitons pas en arriver à cette extrémité. » Le processus de médiation est privilégié jusqu’au 19 janvier.
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