Les points noirs des économies africaines

Malgré le ralentissement de ces dernières années, la longue décennie de croissance qu’a connue l’Afrique après le tournant du millénaire lui aura permis de rattraper une partie du retard des vingt années précédentes et peut-être même d’engranger quelques réelles avancées économiques.

Vue du centre ville de Kigali depuis Ruhango. © Vincent Fournier/JA

Vue du centre ville de Kigali depuis Ruhango. © Vincent Fournier/JA

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  • Frédéric Maury

    Frédéric Maury est directeur éditorial à Jeune Afrique Media Group. Auparavant rédacteur en chef du pôle économie de Jeune Afrique, il pilote les programmes et contenus éditoriaux du pôle conférences, notamment ceux du Africa CEO Forum.

Publié le 9 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

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Croissance : qu’avons nous fait de nos quinze glorieuses

L’effondrement des matières premières a douché l’enthousiasme qui faisait du continent la terre de toutes les opportunités. Face au pessimisme ambiant, Jeune Afrique dresse le bilan de quinze ans d’essor économique, identifiant les difficultés sans oublier les avancées.

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Pour comprendre pourquoi elle n’a toutefois pas permis de changer radicalement la donne pour un continent qui continue d’héberger l’immense majorité de la pauvreté mondiale, deux éléments ne doivent pas être négligés. Le premier tient à la démographie. L’Afrique ne suit en effet pas à la lettre le schéma classique : si la mortalité infantile et maternelle a énormément chuté en vingt ans, la réduction de la fécondité – amorcée depuis un moment déjà – reste très lente.

Même en zone urbaine, où certains annoncent une inflexion, le taux d’enfants par femme reste deux à trois fois plus élevé qu’ailleurs. Comment s’étonner alors que la croissance, qui plus est relativement pauvre en emplois de masse, se soit révélée insuffisante pour réduire de manière considérable l’extrême pauvreté ?

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L’autre élément frappant, et lui aussi insuffisamment commenté, est l’absence d’émergence de véritables locomotives économiques africaines, capables à la fois de sortir leurs populations de la pauvreté, d’entraîner les pays voisins dans leur sillage et de changer durablement le regard du reste du monde (notamment des investisseurs) sur le continent. Si l’influence de la Chine sur la croissance mondiale a largement été commentée, on oublie souvent l’impact direct de ce pays sur ses voisins régionaux. Des pays comme Taïwan, la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande ou la Corée du Sud ont ­largement bénéficié de cet effet d’entraînement et de proximité. Sans parler des hubs régionaux comme Singapour…

En Afrique, le bilan est loin d’être satisfaisant. Les pays les plus dynamiques et les plus stratèges comme l’Éthiopie et le Rwanda, souvent cités en exemple, restent pauvres et économiquement marginaux.

Quant aux plus grandes économies du continent – le Maroc, l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte –, elles ont péché à plus d’un titre : certaines ont trop tardé à se diversifier, d’autres ont connu une croissance très insuffisante. Leurs difficultés économiques récentes doivent pour tous être un facteur supplémentaire d’inquiétude, car l’Afrique n’émergera pas sans au moins une puissance de stature mondiale par région…

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