Photographie : l’Afrique sans fard

"Mettre en scène la réalité. Documenter la fiction." Le thème de la cinquième édition du festival Lagos Photo, qui s’achèvera le 26 novembre, fait écho à l’ambition initiale de son fondateur. En créant cet événement, le Nigérian Azu Nwagbogu a souhaité "donner voix au chapitre à nos peuples afin qu’ils racontent leurs propres histoires et que les Africains puissent se représenter eux-mêmes".

Une quarantaine de photographes dans différents lieux de Lagos

À son retour au Nigeria, ce diplômé en santé publique de l’université de Cambridge, un temps tenté par une carrière de boxeur professionnel, choisit de promouvoir la culture de son pays et donne naissance à l’African Artists’ Foundation. Passionné de photographie, il lance en 2010 le premier festival international consacré à cet art au Nigeria. Un véritable tremplin pour les artistes contemporains susceptibles de "stimuler l’imagination". Chaque année, pendant un mois, une quarantaine de photographes exposent dans différents lieux publics de la bouillonnante Lagos. Des ateliers, débats et installations viennent enrichir la manifestation.

Si les exposants sont originaires du monde entier, leurs travaux ont en commun d’être enracinés dans le continent et de casser les stéréotypes. "Les Occidentaux qui photographient l’Afrique ne portent pas le même regard sur ce qu’ils voient que ceux qui y résident", observe le curateur néerlandais Marc Prüst, qui a collaboré à l’événement. Explorations ethniques ou urbaines, scènes de vie quotidienne réenchantées par une génération créative et inspirée… Lagos Photo s’est rapidement imposé comme un rendez-vous culturel incontournable, où l’Afrique se réapproprie son image.

Her Majesty, Queen Sophie, de la Sud-Africaine Mary Sibande.