Israël : Benyamin Netanyahou entre deux feux
Le Premier ministre israélien veut éviter une troisième Intifada tout en satisfaisant ses alliés qui le poussent à plus de fermeté. Pas simple.
"Nous sommes au coeur d’une bataille pour Jérusalem, notre capitale éternelle. Nous devons mettre nos différences de côté. Ce qui prime à cet instant, c’est l’unité nationale." Le 18 novembre, Benyamin Netanyahou est apparu le visage grave à la télévision israélienne, quelques heures après un attentat contre une synagogue (sept morts), le troisième dans la ville sainte depuis le mois dernier.
Après le traumatisme causé par la guerre à Gaza en juillet-août, le chef du gouvernement israélien doit de nouveau se justifier devant l’opinion, lui qui a fait de la sécurité son cheval de bataille depuis sa première campagne électorale, en 1996. "Likoudnik" dans l’âme, Netanyahou n’a jamais réellement trahi son parti et ses aspirations nationalistes, même s’il est à l’origine des accords de Wye Plantation, signés en 1998, qui ont entraîné un retrait militaire de Hébron, la "ville des Patriarches", symbole de la droite israélienne.
Une alliance avec le Foyer juif, lié au mouvement des colons
Netanyahou a toujours été proche des formations religieuses, tel le parti orthodoxe Shass, dont il consultait secrètement le chef spirituel, Ovadia Yossef, avant chaque décision. Néanmoins, pour faire bon ménage avec les partis laïcs du centre après son triomphe électoral de 2013, "Bibi" a privilégié une alliance avec le Foyer juif, de Naftali Bennett, lié au mouvement des colons. Ce parti, qui détient le délicat ministère du Logement, ne cesse de l’embarrasser en multipliant les appels d’offres pour de nouvelles constructions – encore 78 logements à Jérusalem-Est la semaine dernière.
Mais face aux critiques et aux menaces de soulèvement palestinien, Netanyahou ne cède pas : "C’est notre droit naturel de construire dans notre capitale." Son intransigeance lui vaut certaines remontrances de l’appareil sécuritaire et se répercute aussi dans sa coalition, où les formations modérées s’agacent de sa gestion autoritaire du pouvoir. Peu lui importe : en tête des sondages, il se tient prêt à briguer un quatrième mandat.
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