Maroc : la police d’élite dit avoir démantelé 40 cellules terroristes depuis sa création
Dans un entretien à l’agence de presse marocaine MAP, le patron de la police d’élite marocaine, Abdelhak Khiame, a dressé le bilan de ses troupes concernant la lutte contre le terrorisme. Il a également appelé l’Algérie à collaborer avec le Maroc.
Un an et neuf mois depuis sa création, à la faveur d’une vaste réforme sécuritaire dans le royaume, le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) a dressé son bilan, samedi 24 décembre.
Dans un entretien à l’agence officielle MAP, son directeur Abdelhak Khiame, a affirmé que 40 cellules avaient été démantelées depuis mars 2015 et 548 personnes arrêtées.
Il a précisé que 36 de ces cellules étaient liées à l’organisation État islamique (EI).
275 personnes auraient en outre été interpellées et déférées devant la justice en 2015, deux de plus qu’en 2016.
341 attentats déjoués depuis 2002
Le Maroc a adopté une politique proactive depuis les attentats de Casablanca qui avaient fait 45 morts en 2003. Au lendemain de ces événements, le roi du Maroc avait décrété un plan antiterroriste de grande ampleur, incluant aussi bien la sécurité, le domaine de la religion que la lutte contre la pauvreté.
Depuis, 267 cellules ont été démantelées et 2963 personnes arrêtées et mises hors d’état de nuire, selon le BCIJ. Sur la même période, le Maroc a pu déjouer 341 attentats terroristes dit-il. Près de 2963 individus ont été arrêtées et déférées devant la justice, dont 277 « avaient de lourds casiers judiciaires ».
871 jihadistes marocains sur le terrain
Dans son entretien avec la MAP, le BCIJ a également livré des informations importantes sur le nombre de jihadistes marocains agissant actuellement dans les foyers de tension irako-syriens. Il s’agirait désormais de 871 combattants, soit un peu plus de la moitié des 1600 recensés par les autorités marocaines en 2012.
À l’origine de cette baisse drastique, analyse le journal arabophone Akhabr Al Yaoum : la mort de 553 combattants marocains dans cette zone de conflit et le retour de plus de 200 d’entre eux au Maroc, dont une grande partie sont des femmes et des enfants. Le royaume se montre intransigeant envers les revenants qui peuvent constituer un danger pour sa sécurité. Les plus menaçants sont arrêtés et déférés devant la justice.
Relation « inexistante » avec l’Algérie
Depuis sa création, le BCIJ a acquis une envergure internationale, collaborant avec de nombreux services occidentaux (France, Belgique, Italie, Pays Bas, Espagne, États-Unis).
« Tous nous ont sollicité sauf l’Algérie qui refuse de collaborer avec nous », se désole toutefois le patron du BCIJ. « L’Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) contrôle toute la partie australe de l’Algérie. Au vu de cette situation, ce pays a intérêt autant que nous à coopérer », a-t-il affirmé, faisant observer que « la situation créée par l’Algérie avec Tindouf » joue un rôle fondamental dans le « ravitaillement » des filières jihadistes dans la région.
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