Maroc : la bourde de Hamid Chabat sur la Mauritanie provoque un tollé diplomatique
Le secrétaire général de l’Istiqlal a commis un impair samedi en déclarant que la Mauritanie était un territoire marocain. Recadré ce lundi par le Palais, présentera-t-il ses excuses comme le souhaite le parti du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz ?
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération (Maec) est sans appel. Le Maroc rejette vigoureusement « les déclarations dangereuses et irresponsables » du secrétaire général de l’Istiqlal au sujet des frontières et de l’intégrité territoriale de la République islamique de Mauritanie.
Lors d’un meeting de son parti, le samedi 24 décembre, Hamid Chabat a de fait déclaré que « la Mauritanie [était] une terre marocaine et que les enclaves du Maroc s’étend[ai]ent de Sebta [Ceuta, ndlr] au fleuve Sénégal ».
Mise au point du Palais
Le Maroc n’avait pas besoin de cette sortie hasardeuse, qui risque d’envenimer des relations déjà tendues avec son voisin mauritanien. « Ces déclarations portent atteinte aux relations avec un pays voisin frère et démontrent une méconnaissance profonde des orientations de la diplomatie marocaine, tracées par sa Majesté, lesquelles prônent le bon voisinage, la solidarité et la coopération avec la Mauritanie sœur », souligne le communiqué publié par le palais ce lundi 26 décembre.
L’imprudent Chabat a été rappelé à l’ordre dans des termes sévères. Le Maec espère que « la Mauritanie ne donnera aucune importance à ce type de déclarations, qui manquent de maturité et qui ne nuisent qu’à la crédibilité de la personne qui les a faites ».
Rabat a, par ailleurs, réitéré son respect total « des frontières connues et reconnues, par le droit international, de la République islamique de Mauritanie et son intégrité territoriale ».
L’UPR mauritanien riposte
Il faut dire que le Maroc a frôlé la crise diplomatique avec Nouakchott. Le lendemain des déclarations de Chabat, le parti au pouvoir en Mauritanie, l’Union pour la république (UPR), a vivement dénoncé ces propos estimant qu’ils constituent une « atteinte à la souveraineté et à l’indépendance de la Mauritanie, ce qui n’est pas la meilleure façon de traiter les dossiers épineux et ne mènera pas à la résolution du conflit au Sahara occidental ».
Le parti de Mohamed Ould Abdelaziz a appelé l’Istiqlal ainsi que les élites politiques marocaines à présenter des excuses au peuple mauritanien, qui se réserve le droit de répondre à ces provocations « de la manière qu’il jugera convenable ».
Réponse de l’Istiqlal
Réalisant l’impair commis par leur chef, les Istiqlaliens ont publié un communiqué ce lundi 26 décembre, où ils soutiennent que ses propos ont été sortis de leur contexte. Ils y assurent « avoir respecté le choix d’indépendance du peuple mauritanien et l’avoir accepté sans hésitation ». Mais l’UPR au pouvoir, selon eux, « veut utiliser ces propos pour raviver le sentiment patriotique mauritanien contre l’Istiqlal et le Maroc à la veille d’échéances décisives pour la Mauritanie ».
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