Égypte : Abdel Fattah al-Sissi promulgue une loi qui lui permet de surveiller les médias
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promulgué une loi visant à mettre en place un conseil formé de membres approuvés par lui pour superviser les organes de presse.
La loi, adoptée par le Parlement et publiée au journal officiel ce mardi 27 décembre autorise le conseil à enquêter sur le financement des médias, et à verbaliser ou révoquer ceux qui seraient considérés comme des contrevenant aux exigences de « sécurité nationale » du pays.
Ce conseil sera composé d’un chef, nommé par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et de douze membres recommandés par le Parlement et d’autres institutions, mais approuvés eux aussi par le chef de l’État.
Selon la nouvelle loi, officialisée ce mardi, le conseil garantit « le droit des citoyens à profiter de médias libres et honnêtes ». Mais elle charge également le conseil de « garantir la conformité des médias avec les exigences de sécurité nationale ».
Le contrôle des médias renforcé
Le Comité de protection des journalistes, basé à New York, a accusé l’Égypte d’imposer des restrictions aux médias et d’être « un emprisonneur de journalistes ». Selon un responsable du Syndicat des journalistes égyptiens, Khaled Elbakshy, la loi renforce le contrôle du gouvernement sur les médias.
« La nouvelle loi entérine le statu quo, dont le contrôle sur les médias à travers un conseil choisi par l’exécutif », a-t-il réagi. Abdel Fattah al-Sissi a de son côté écarté les critiques concernant les restrictions sur les médias en Égypte. Mais il se plaint régulièrement de leur activité, assurant que certaines couvertures sont néfastes pour le pays.
La promulgation de ce nouveau texte intervient quelques jours après l’arrestation d’un journaliste de la chaîne qatarie Al-Jazeera sur des soupçons de propagation de fausses informations. L’Égypte accuse la chaîne de soutenir les Frères musulmans. En 2013, trois journalistes d’Al-Jazeera, dont un Canadien et un Australien avaient été arrêtés, soulevant une vague de protestation internationale. Ils avaient finalement été libérés en 2015.
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