Égypte : Abdel Fattah al-Sissi promulgue une loi qui lui permet de surveiller les médias

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promulgué une loi visant à mettre en place un conseil formé de membres approuvés par lui pour superviser les organes de presse.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’adressant au Parlement au Caire, le 13 février 2016. © AP/SIPA

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’adressant au Parlement au Caire, le 13 février 2016. © AP/SIPA

Publié le 27 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

La loi, adoptée par le Parlement et publiée au journal officiel ce mardi 27 décembre autorise le conseil à enquêter sur le financement des médias, et à verbaliser ou révoquer ceux qui seraient considérés comme des contrevenant aux exigences de « sécurité nationale » du pays.

Ce conseil sera composé d’un chef, nommé par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et de douze membres recommandés par le Parlement et d’autres institutions, mais approuvés eux aussi par le chef de l’État.

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Selon la nouvelle loi, officialisée ce mardi, le conseil garantit « le droit des citoyens à profiter de médias libres et honnêtes ». Mais elle charge également le conseil de « garantir la conformité des médias avec les exigences de sécurité nationale ».

Le contrôle des médias renforcé

Le Comité de protection des journalistes, basé à New York, a accusé l’Égypte d’imposer des restrictions aux médias et d’être « un emprisonneur de journalistes ». Selon un responsable du Syndicat des journalistes égyptiens, Khaled Elbakshy, la loi renforce le contrôle du gouvernement sur les médias.

« La nouvelle loi entérine le statu quo, dont le contrôle sur les médias à travers un conseil choisi par l’exécutif », a-t-il réagi. Abdel Fattah al-Sissi a de son côté écarté les critiques concernant les restrictions sur les médias en Égypte. Mais il se plaint régulièrement de leur activité, assurant que certaines couvertures sont néfastes pour le pays.

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La promulgation de ce nouveau texte intervient quelques jours après l’arrestation d’un journaliste de la chaîne qatarie Al-Jazeera sur des soupçons de propagation de fausses informations. L’Égypte accuse la chaîne de soutenir les Frères musulmans. En 2013, trois journalistes d’Al-Jazeera, dont un Canadien et un Australien avaient été arrêtés, soulevant une vague de protestation internationale. Ils avaient finalement été libérés en 2015.

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