RDC : accusé d’avoir séquestré trois soldats, l’opposant Diongo condamné à 5 ans de prison

Arrêté le 19 décembre, le député Franck Diongo a été condamné mercredi à 5 ans de prison à Kinshasa. Quinze autres manifestants anti-Kabila ont écopé eux de trois ans de prison à Lubumbashi, dans le sud de la RD Congo.

Le député Franck Diongo, leader du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP). © Ph. John Bompengo/Monusco

Le député Franck Diongo, leader du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP). © Ph. John Bompengo/Monusco

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Publié le 29 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Le verdict est tombé mercredi 28 décembre. Reconnu coupable d’arrestation arbitraire et de détention illégale aggravée, le député Franck Diongo a été condamné à cinq ans de prison par la Cour suprême de justice à Kinshasa.

Les faits remontent au 19 décembre, date de la fin théorique du mandat du président Joseph Kabila. Selon l’accusation, l’opposant aurait ce jour-là séquestré chez lui trois soldats de la Garde républicaine qui habitent dans son quartier. « Il les a pris, il les a amenés dans sa résidence, il les a battus et les a maltraités », déplorait dans la foulée Bernabé Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique du chef de l’État congolais, devant la presse.

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Mais cette version des faits est rejetée par la défense. À l’en croire, le leader du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) a été encerclé par les soldats de la Garde républicaine dans sa résidence avant d’être arrêté. « Il a été ensuite torturé par ses bourreaux », accuse l’un de ses avocats.

C’est en effet sur une chaise roulante et sous perfusion que Franck Diongo s’est présenté mercredi devant les juges, accompagné de plusieurs autres opposants dont Martin Fayulu, cadre du Rassemblement.

Mais avant le verdict, les avocats de l’accusé ont quitté la salle de l’audience, dénonçant une cour aux ordres du pouvoir. Et au sein de l’opposition, des voix s’élèvent déjà pour critiquer cette condamnation qui risque de compliquer davantage les pourparlers directs entre les signataires de l’accord du 18 octobre et le Rassemblement. Des négociations qui sont censées reprendre ce jeudi et aboutir dès le lendemain à un accord de sortie de crise.

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Manifestants anti-Kabila condamné à 3 ans de prison

Dans le sud du pays, à Lubumbashi, quinze personnes qui ont manifesté les 20 et 21 décembre contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila étaient aussi devant la barre.

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La justice les a reconnus coupables de « rébellion » et les a condamnés à trois ans de prison ferme. « Ces condamnations sont politiques parce qu’elles visent à satisfaire la hiérarchie. Nous allons en appel puisque sur le plan du droit, il n’y a eu aucune preuve matérielle de culpabilité », a déclaré à l’AFP Désiré Kasakula, l’un des avocats de la défense.

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