Tunisie : les feux de signalisation mis en cause dans la collision mortelle de Jebel Jelloud

Suite à la collision mercredi entre un train et un bus près de Tunis, le ministère des Transports a annoncé des limogeages au sein de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) ainsi que des mesures pour assurer une meilleure sécurité au niveau des passages à niveau.

Une ambulance à Tunis, en Tunisie, en 2013. © Amine Landoulsi/AP/SIPA

Une ambulance à Tunis, en Tunisie, en 2013. © Amine Landoulsi/AP/SIPA

Publié le 29 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Il a été mis fin aux fonctions de Sabiha Derbel en tant que présidente directrice générale (PDG) de la SNCFT, a fait savoir le 28 décembre le ministère des Transports. Cette décision a été prise à l’issue d’un entretien dans l’après-midi entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le ministre des Transports, Anis Ghedira.

Feux de signalisation « hors service »

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Selon les premières constatations sur le terrain, « les feux de signalisation et les barrières de sécurité étaient hors service », a expliqué  le porte-parole du tribunal de première instance de Ben Arous (sud de Tunis), Moez Bouraoui sur Mosaïque FM. « Cette défaillance est à l’origine de la collision. »

Le président Béji Caïd Essebsi, qui s’est rendu au chevet des victimes à l’hôpital de Ben Arous, s’en est offusqué. « On m’a dit que les feux de signalisation ne marchaient pas depuis plus de 15 jours, ceci n’est pas normal. Il faut définir les responsabilités. Il faut en finir avec la fainéantise. C’est la responsabilité de tous », a-t-il clamé selon l’AFP.

D’après un témoin oculaire, « le chauffeur du bus conduisait à une grande vitesse et voulait doubler un taxi collectif », a rapporté l’agence TAP.

Le député indépendant Abdelaziz Kotti, lui, a appelé les avocats des victimes à « poursuive personnellement en justice » la PDG de la SNCFT et le ministre des Transports, appelant à la démission de ce dernier suite à d’autres graves accidents comme ceux, rappelle-t-il, d’El Fahes en 2015 et de Borj Cedria en 2016.

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Évoquant le « problème que constitue la destruction et le vol des barrières », Anis Ghedira, a annoncé sa volonté d’ « organiser des campagnes de sensibilisation sur l’importance de ces équipements qui protègent les vies ». Et surtout, de prendre des mesures pour éviter ce type d’accidents.

Prévenir plutôt que guérir 

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Le ministère œuvrera à installer « 40 nouvelles barrières électroniques dans les différentes régions, notamment dans les points noirs » au niveau desquels les accidents sont les plus fréquents, pour un coût global avoisinant les 12 millions de dinars, a-t-il déclaré selon la TAP à l’hôpital des grands brûlés de Ben Arous. Des blessés de l’accident mortel qui a fait cinq morts et 52 blessés au passage à niveau de Jebel Jelloud y sont soignés.

« 80% des accidents de la route sont dus à des erreurs humaines », a-t-il estimé, soulignant la difficulté d’affecter des contrôleurs au niveau de toutes les intersections, la Tunisie comptant 1 200 barrières automatiques et 1 000 barrières « anarchiques ».

Dans un communiqué publié le 28 décembre au soir, le ministère des Transports s’est néanmoins engagé à décompter et vérifier le fonctionnement de tous les équipements au niveau des intersections sur la voie ferrée, d’affecter un gardien aux endroits les plus dangereux et les moins équipés, et de doter ces endroits de l’équipement nécessaire en 2017.

Un travail en coordination avec le ministère de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire ainsi que les municipalités, devrait aussi être effectué pour l’installation des signalisations nécessaires, voire de « ralentisseurs de vitesse » si nécessaire.

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