Guinée : Toumba Diakité auditionné par un procureur à Dakar
Le militaire guinéen Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, recherché pour le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, a été entendu mercredi 28 décembre par un procureur à Dakar.
« Une formalité », a expliqué ce jeudi 29 décembre à l’AFP son avocat, Me Baba Diop. Son client a été entendu par un procureur pour le compte du Parquet général, « en exécution du mandat d’arrêt à son encontre. C’était l’interrogatoire préalable », a-t-il par ailleurs expliqué.
Il s’agissait de « l’interroger pour connaître son identité », « lui notifier le mandat d’arrêt », s’assurer que ce mandat « lui était applicable » et « lui demander s’il est d’accord pour être extradé » entre autres questions, a expliqué Me Diop. Selon lui, son client « a indiqué qu’il ne souhaitait pas être extradé » dans son pays « pour des raisons de sécurité ».
Cependant, a assuré l’avocat, le parquet général et la défense n’ont pas encore reçu « le dossier officiel de demande d’extradition » de la Guinée. Et si cette requête n’est pas transmise dans un délai de 21 jours à compter de la date de l’interrogatoire préalable, « nous demanderons la mise en liberté provisoire de notre client », a encore expliqué l’avocat.
Caché au Sénégal depuis cinq ans
Toumba Diakité, médecin militaire ayant le grade de commandant, a été arrêté le 16 décembre par des gendarmes dans la capitale sénégalaise, où il vivait sous « une identité d’emprunt ». Il aurait subi plusieurs changements d’apparence, selon la gendarmerie, qui affirme qu’il était « était caché au Sénégal depuis cinq ans ».
Selon une source de l’AFP proche de l’enquête, « la recherche et la surveillance ont duré un certain moment », en raison de ses « changements physionomiques » et « de l’utilisation d’une identité d’emprunt ».
Aboubacar Sidiki Diakité est recherché pour son implication présumée dans le massacre perpétré le 28 septembre 2009 par des militaires dans le stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d’opposants à la candidature à l’élection présidentielle de Moussa Dadis Camara, chef de la junte militaire au pouvoir.
Au moins 157 personnes avaient été tuées et 109 femmes violées dans le stade et ses environs, selon la commission internationale d’enquête de l’ONU. Toumba Diakité avait tenté, le 3 décembre 2009, d’assassiner Moussa Dadis Camara, dont il était l’aide de camp, lui reprochant de vouloir lui faire porter l’entière responsabilité du massacre.
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