Burkina : Yacouba Isaac Zida sera rayé de l’armée pour « désertion »
L’ancien Premier ministre burkinabè Isaac Zida sera « rayé des forces armées nationales » pour « désertion en temps de paix », a déclaré jeudi le président Roch Marc Christian Kaboré.
« Le général Zida n’est pas rentré (de son exil volontaire au Canada). Il sera passé en conseil de discipline et il sera rayé de l’effectif des forces armées nationales, c’est clair », a déclaré le chef de l’État, Roch Marc Christian Kaboré, dans un long entretien à la télévision nationale marquant son premier anniversaire au pouvoir, jeudi 29 novembre.
Yacouba Isaac Zida a rejoint en janvier 2016 sa famille au Canada à la fin de la transition, muni d’une permission délivrée par Roch Marc Christian Kaboré. Sa permission a expiré depuis le 15 février et le président Kaboré l’a sommé publiquement à maintes reprises de regagner le Burkina Faso. Devant le refus de l’ancien Premier ministre, le chef de l’État a alors ordonné le lancement de procédures contre lui pour « désertion en temps de paix ».
De putschiste à déserteur
Ancien numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), Yacouba Isaac Zida s’était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014 au lendemain de la chute de Blaise Compaoré. Après de fortes pressions des partis politiques, d’une partie de la société civile et de la communauté internationale, il avait cédé le pouvoir au bout de trois semaines à Michel Kafando, qui l’avait aussitôt nommé Premier ministre.
Le régime de transition a pris fin après l’élection de Roch Marc Christian Kaboré, le 29 novembre 2015. Mais à quelques jours de la fin de la transition, Yacouba Isaac Zida s’est fait nommer général de division en vertu d’une loi, retoquée depuis par le nouveau parlement mis en place avec l’arrivée au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré.
Visé par un rapport de l’Autorité supérieure de lutte contre la corruption
En avril, un audit réalisé par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption sur la « gestion de la commande publique » indiquait qu’au total 63,1 milliards de francs CFA (environ 96 millions d’euros), soit 55,33% du montant global des commandes publiques passées pendant la période de la transition, avaient été faites sur la base d’ententes directes et d’appels d’offres restreints « en violation massive des textes ».
Le rapport accuse nommément Yacouba Isaac Zida, ainsi que dix-huit membres de son gouvernement et des membres de leur famille de s’être fait attribuer des parcelles dans le quartier chic de Ouaga2000, dans le sud de la capitale. Il a depuis renoncé à ses terrains.
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