Maroc : cinq jeunes du PJD poursuivis pour incitation au terrorisme
Cinq membres de la jeunesses du Parti justice et développement (islamiste, au pouvoir) comparaissent ce mardi devant le juge d’instruction du tribunal de Salé pour avoir applaudi l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie sur les réseaux sociaux.
Accusés plus précisément d’ « apologie du terrorisme », et d’ « incitation au terrorisme », ils ont été arrêtés par le bureau national des investigations judiciaires (BCIJ), une police d’élite spécialisée dans la lutte contre le terrorisme. En cause : des posts Facebook, dans lesquels ils auraient salué l’assassinat d’Andreï Karlov, l’ambassadeur russe en Turquie, le lundi 19 décembre, à Ankara.
Leur avocat, le parlementaire Abdessamad El Idrissi, a précisé à Jeune Afrique que les inculpés, actuellement en détention provisoire étaient poursuivis en vertu des articles 218-2 et 218-5 du Code pénal marocain. Ceux-ci punissent de 2 à 6 ans de prison et d’une amende de 10 000 à 200 000 dirhams, toute personne faisant l’apologie du terrorisme ou incitant au terrorisme.
Code pénal VS Code de la presse
Une douzaine d’avocats seront présents, ce mardi 03 décembre, aux côtés des jeunes Pjdistes afin d’assurer leur défense.
« Depuis leur interpellation par le BCIJ, nous avons demandé à ce qu’ils soient jugés en vertu du Code de la presse et non selon le Code pénal », explique Me El Idrissi.
L’article 72 du Code marocain de la presse ne prévoit pas de peine privative de liberté pour les cas d’apologie du terrorisme, uniquement une amende. Celle-ci va de 100 000 à 500 000 dirhams (entre 9421 et 47 000 euros). Mais puisque les autorités marocaines ont retenu « l’incitation au terrorisme » en plus de l’apologie du terrorisme, ces jeunes tombent sous le coup du Code pénal.
Les cinq membres de la jeunesse islamiste font partie d’une vingtaine de personnes, non affiliées au PJD et qui sont poursuivies pour les mêmes motifs.
Le PJD récuse les accusations
Dans un post Facebook, le secrétaire général de la jeunesse du parti, Khalid El Boukarai, a estimé que la poursuite de ses collègues pour des faits de terrorisme était « une violation des droits et des libertés ».
« Les réseaux sociaux pullulent d’écrits de ce genre et leurs auteurs appartiennent à différentes sensibilités politiques. Pourquoi ne s’en prend-on pas à eux ? », interroge-t-il, assurant que son organisation a toujours défendu la tolérance et le juste milieu.
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