Soudan : attaque meurtrière au Darfour, des rebelles accusent le régime

Huit personnes ont été tuées dimanche 01 janvier par des hommes armés à Nertiti, une ville du Darfour située dans l’ouest du Soudan, selon plusieurs habitants et une ONG. Des rebelles ont accusé le gouvernement d’être derrière l’attaque.

Dans un camp de déplacés internes au Darfour, région dans laquelle la guerre à fait plusieurs centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. © Albert Gonzalez/AP/Sipa/UNAMID

Dans un camp de déplacés internes au Darfour, région dans laquelle la guerre à fait plusieurs centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. © Albert Gonzalez/AP/Sipa/UNAMID

Publié le 3 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

« Tout était normal dimanche matin quand soudain des hommes armés portant des treillis militaires ont fait irruption à bord de 4×4 en tirant avec des fusils et des mitrailleuses douchka vissées sur les véhicules », a raconté à l’AFP Faysal Ashak, un habitant de la localité de Nertiti, lundi 2 janvier. Les tirs « se sont poursuivis jusqu’à la tombée de la nuit », a ajouté ce père de famille dont la fille de 13 ans aurait été tuée dans l’attaque.

La localité de Nertiti se situe dans le Jebel Marra, une zone montagneuse à cheval sur trois États du Darfour où des combats continuent d’opposer les troupes gouvernementales aux rebelles. Et ce, malgré un cessez-le-feu et l’annonce en septembre par le président Omar el-Béchir − recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre au Darfour − d’un retour de la paix dans cette région.

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Les forces de l’armée soudanaise accusées

Selon Achafih al-Saleh, responsable d’une ONG qui soutient les réfugiés du Darfour, « huit personnes, dont une majorité de femmes, ont été tuées dans leur maison ». Une source médicale a fait état d’environ 60 blessés.

Le responsable de l’ONG a par ailleurs accusé les forces de l’armée soudanaise d’avoir « mené l’attaque pour venger la mort d’un soldat dont la dépouille avait été découverte dans la ville précédemment ».

Le groupe rebelle de l’Armée de libération du Soudan (ALS) a de son côté accusé directement accusé le régime, soutenant que le Président utilise le cessez-le-feu en vigueur pour couvrir les crimes commis par ses milices. Le 31 décembre, Omar el-Béchir a prolongé d’un mois un cessez-le-feu qu’il avait décrété unilatéralement au Darfour et dans les États du Nil-Bleu et du Kordofan du Sud.

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Depuis l’éclatement des violences en 2003, le conflit au Darfour a fait plus de 300 000 morts et 2,6 millions de déplacés selon l’ONU. En l’absence de progrès, le Conseil de sécurité de l’ONU avait décidé le 30 juin 2016 de reconduire sa mission au Darfour jusqu’en 2017.

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