Maroc : un faux tuto de maquillage pour dénoncer les violences faites aux femmes
« Ne maquillez pas la violence. Dénoncez-là ! » est le message d’un nouveau tutoriel de maquillage diffusé par un site internet marocain depuis dimanche. Une façon de rebondir sur la bourde commise sur le sujet par la chaîne de télévision 2M fin novembre.
![En l’absence d’une loi spécifique, les brutalités à l’égard des femmes sont monnaie courante au Maroc. © Capture d’écran YouTube/Enti](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/01/04/violences.jpg)
En l’absence d’une loi spécifique, les brutalités à l’égard des femmes sont monnaie courante au Maroc. © Capture d’écran YouTube/Enti
Fin novembre, la diffusion d’un tutoriel de maquillage par la chaîne de télévision publique 2M pour montrer aux femmes comment se maquiller afin de cacher les traces de violence sur leurs visages suscitait l’indignation.
Le site féminin Enti (« Toi ») s’en est inspiré, en diffusant à son tour un faux tuto qui fait le buzz. Objectif : dénoncer les violences faites aux femmes.
Dans une vidéo de deux minutes postée le 1er janvier, on voit une jeune fille, joyeuse et excessivement poudrée, qui veut montrer à ses téléspectatrices « comment se démaquiller sans s’abîmer la peau ». Face à la caméra, elle enlève toute trace de maquillage en dévoilant petit à petit des bleus sur son visage. Œil au beurre noir, traces de blessures autour de la bouche… En fonds sonore de la scène, violente et angoissante, une Nocturne de Chopin.
Une loi qui se fait attendre
À la fin de la vidéo, un message apparaît : « Au Maroc, six femmes sur dix sont victimes de violences conjugales. Ne maquillez pas la violence. Dénoncez-là ! »
Le faux tuto a été vu plus de 86 000 fois.
Au Maroc, la loi contre la violence conjugale n’est toujours pas adoptée et « les brutalités commises à l’égard des femmes sont monnaie courante », estime l’ONG Human rights watch (HRW).
Cette dernière avait interpellé la ministre de la famille, Bassima Hakkaoui (PJD, islamiste), en février, en lançant un hashtag en arabe الحقاوي_عطيني_حقي#, qui signifie « Hakkaoui : donne-moi mes droits. »
Elle a aussi attiré l’attention sur le fait que la violence était admise dans la société et que les victimes ne bénéficiaient pas de mécanismes de protection.
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