France : des supporters de Chelsea condamnés pour une agression raciste dans le métro

Un Noir empêché de monter dans un métro à Paris par des supporters britanniques… La vidéo de la scène, diffusée sur Internet, avait suscité une vague d’indignation l’an dernier en France. Les fans de Chelsea ont écopé ce lundi de peines allant de six à douze mois de prison avec sursis.

La scène filmée depuis le quai du métro. © Capture d’écran/Guardian Wires/Youtube

La scène filmée depuis le quai du métro. © Capture d’écran/Guardian Wires/Youtube

Publié le 4 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

« Justice a été rendue », s’est réjoui Souleymane Sylla, après le verdict du tribunal correctionnel de Paris. Le 17 février 2015, ce Français d’origine mauritanienne avait été victime du racisme de quatre supporters britanniques de Chelsea dans le métro parisien.

L’incident avait été filmé par un témoin, dont la vidéo avait été publiée sur le site du quotidien britannique The Guardian. On y voit clairement la victime en train de tenter de monter dans un wagon avant de se faire repousser à deux reprises par des supporters du club de football londonien. Les faits s’étaient déroulés alors que ces derniers étaient en route pour le match opposant Chelsea au PSG en 8e de finale aller de la Ligue des champions.

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Après le visionnage de ces images lors de l’audience, Souleymane Sylla s’est dit « bouleversé » par ce qu’il a vécu ce jour-là. Il a affirmé avoir eu peur pour sa vie.

En plus de leurs peines de prison avec sursis, ceux-ci devront verser solidairement 10 000 euros de dommages et intérêts à la victime.

« We’re racist »

Deux prévenus, Richard Barklie et William Simpson, qui ne se sont pas présentés à l’audience, ont été condamnés à un an de prison avec sursis.

Les deux autres, James Fairbairn, 25 ans, et Joshua Parsons, 22 ans, ont contesté tout acte raciste, sans convaincre les juges, qui les ont condamnés respectivement à six et huit mois de prison avec sursis. Joshua Parsons a assuré qu’il avait repoussé Souleymane Sylla car la rame était bondée. Il a également affirmé ne pas s’être rendu compte de la couleur de peau de la victime.

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Quant aux chants « We’re racist and that’s the way we like it » (« Nous sommes racistes et ça nous plaît »), ils provenaient selon lui d’un autre wagon et sont intervenus « 20-30 secondes plus tard », a-t-il dit. Selon lui, les deux incidents étaient distincts. Son avocat, Stéphane Bonifassi, a par ailleurs fait valoir que la victime était rentrée « de manière agressive dans le wagon ».

Un racisme « décomplexé »

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Dans son réquisitoire, le parquet a estimé la « dimension raciste » des faits « parfaitement caractérisée ». L’avocat de la victime, Jim Michel-Gabriel, a lui aussi dénoncé le « racisme décomplexé » qu’a dû subir son client.

« Pendant 18 mois, [celui-ci] n’a pas pu vivre normalement », il « n’a pas pu prendre les transports en commun », a connu des difficultés conjugales et professionnelles en raison de son traumatisme psychologique, relate l’avocat.

« Racisme le plus primaire » rappelant la « ségrégation », a fustigé pour sa part l’avocate de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), partie civile avec SOS Racisme.

À l’époque, les Premiers ministres français Manuel Valls et britannique David Cameron avaient fait part de leur indignation. Souleymane Sylla avait même reçu un coup de téléphone du président François Hollande.

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