Maroc : l’Istiqlal de Hamid Chabat écarté de la future coalition gouvernementale

Abdelilah Benkirane s’est résigné à lâcher son allié nationaliste et à garder la même coalition sortante pour le futur gouvernement, avec comme parti star, le RNI de Aziz Akhannouch. Chabat échec et mat !

Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, dans un bureau de vote à Rabat le 7 octobre 2016. © Abdeljalil Bounhar/AP/Sipa

Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, dans un bureau de vote à Rabat le 7 octobre 2016. © Abdeljalil Bounhar/AP/Sipa

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 4 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Il est sorti de chez Abdelilah Benkirane détendu, une lueur de victoire illuminant ses yeux : « M. le Chef de gouvernement désigné nous a fait une offre. Nous allons en débattre avec notre partenaire, l’Union constitutionnelle (UC), et notre frère, Mohand Laenser, patron du Mouvement populaire (MP) », a déclaré, ce mercredi 4 janvier, Aziz Akhannouch, secrétaire général du Rassemblement national des indépendants (RNI), à la sortie d’une énième réunion de négociation gouvernementale tenue au siège du Parti justice et développement (PJD,) au quartier des Orangers à Rabat.

Refusant de donner plus de détail aux journalistes, il a assuré qu’il reviendrait vers eux « dans deux jours », lorsqu’il remettra à Benkirane sa réponse sur son offre.

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Un gouvernement pas si nouveau que ça !

Mais il n’y a déjà presque plus de doute : c’est l’ancienne majorité qui devrait être reconduite. Le dirigeant du MP, Mohand Laenser, a précisé à la presse que le chef de gouvernement avait soumis à Akhannouch  » une offre sur la base de la majorité en vigueur avant les élections législatives du 7 octobre « . Exit donc l’Istiqlal, dont la sortie hasardeuse du secrétaire général, Hamid Chabat sur la Mauritanie, a hypothéqué les chances de participation au gouvernement et provoqué dans ses rangs la plus grande secousse de son histoire.

Les tractations actuelles se dirigent ainsi vers une coalition composée du Parti justice et développement (PJD), du RNI de Akhannouch, du MP de Laenser et du Parti du progrès et du socialisme (PPS) de Nabil Benabdellah. Il est possible qu’elles intègrent l’UC de Mohamed Sajid, qui a scellé une alliance postélectorale avec le RNI. Mais la participation de ce parti d’appoint n’est pas réellement un enjeu dans ce « gouvernement de continuité », dont la principale raison d’être sera la poursuite du chantier africain du roi.

Le grand absent de ce nouveau round de tractations est Driss Lachgar, patron de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui a pourtant multiplié les signes d’allégeance au RNI en vue de décrocher des maroquins. Dans sa déclaration à la presse, le négociateur en chef, Aziz Akhannouch, ne l’a pas évoqué. Signe que les chances de participation de l’UFSP sont pour l’instant enterrées.

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Vas, je ne te hais point…

Mardi 3 janvier, le PJD avait dû s’éloigner de son allié istiqlalien, publiant un communiqué alambiqué où il déclarait son amitié au parti de Hamid Chabat tout en le remerciant pour « l’engagement dont il fait montre afin d’appuyer le prochain gouvernement qu’il soit membre de la future majorité ou non ».

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La position conciliante de Chabat, dont l’objectif tactique était de mettre Benkirane devant un cas de conscience pour qu’il maintienne leur alliance, montre qu’il se dirigera, une fois son éviction des négociations officiellement actée, vers un « soutien critique » du prochain gouvernement. Une formule dont les politiciens marocains ont le secret et qui signifie que le parti qui l’adopte ne sera ni dans l’opposition, ni dans la majorité.

Et le Parlement ? 

Au delà de la distribution des valises ministérielles, un des points importants des négociations entre Benkirane et Akhannouch est le choix du parti qui présidera le Parlement. Cette institution est en chômage technique depuis l’ouverture en octobre de la session d’automne par le roi. Rien ne fonctionne donc, en attendant l’élection du futur président qui doit superviser la constitution des groupes parlementaires et des commissions spécialisées.

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