CAN 2015 : comment la Guinée équatoriale s’est imposée
Plusieurs pays du continent auraient pu accueillir la CAN 2015. Certains ont décliné, d’autres se sont proposés. Le Qatar a même montré le bout de son nez. Mais la Guinée équatoriale l’a emporté.
Lorsque l’avion d’Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football (CAF), décolle du Caire le 13 novembre au matin, la plupart de ses collaborateurs ignorent vers quelle destination il met le cap. Ce sera la Guinée équatoriale, où il sera reçu le lendemain par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. À la fin de l’entretien, l’annonce tombe : Malabo accepte d’abriter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) sans pays coorganisateur comme ce fut le cas en 2012 avec le Gabon.
Même pour cet "émirat" pétrolier d’Afrique centrale, fort de ses ressources budgétaires abondantes, le pari paraît d’autant plus ambitieux que la décision a été prise à seulement deux mois du match d’ouverture. Ce faisant, Obiang Nguema Mbasogo ôte à la CAF une épine du pied. En se montrant aussi intransigeant sur le respect des délais, la confédération a pris un risque considérable. En effet, après avoir retiré au Maroc l’organisation de la compétition, elle n’avait d’autre choix que de trouver un autre pays organisateur ou d’annuler purement et simplement la compétition.
Trois ou quatre candidats
"Il y avait trois ou quatre options sur la table", assure un cadre de la confédération. En réalité, les candidats ne se sont pas bousculés. Dans l’appel à manifestation d’intérêt qu’elle a émis, la CAF souhaitait obtenir l’accord d’un des six derniers pays hôtes de la compétition. Explication : ils disposent d’infrastructures sportives, hôtelières et sanitaires aux normes. Parmi eux, l’Afrique du Sud, l’Angola et le Ghana ont poliment et fermement décliné l’offre. La Tunisie et l’Égypte ne sont pas à la fête. Les deux pays se relèvent d’une transition politique délicate et n’ont montré aucun empressement à faire acte de candidature.
Ajouté à la liste des pays "éligibles", le Nigeria dispose d’infrastructures de bonne qualité, mais le risque terroriste et la guerre contre les islamistes de Boko Haram auraient constitué un handicap sérieux. Ne restaient plus que le Gabon et la Guinée équatoriale… Même si le Qatar s’est déclaré prêt à "apporter toute l’aide qu’on lui demandera officiellement pour accueillir la CAN 2015", a déclaré cheikh Hamad Ibn Khalifa Ben Ahmed al-Thani, le président de la Fédération qatarie de football, ce dénouement heureux enchante les membres du comité exécutif.
"Pour retirer l’organisation de la compétition aux Marocains, nous avons voté à l’unanimité, confie Amadou Diakité, un ancien président de la fédération malienne de football, qui siège au comité. Il n’y a même pas eu la moindre réserve. Nous étions conscients de la gravité du préjudice qu’un report ou une annulation causeraient au football africain."
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