Angola : nouveau recours contre la nomination de la fille du président dos Santos à la Sonangol
La nomination de la fille du président Jose Eduardo dos Santos à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol ne passe pas : un groupe de juristes angolais, déboutés fin décembre d’un premier recours contre cette nomination ont fait appel devant la Cour constitutionnelle.
La nomination de la « princesse » – comme l’appellent les Angolais – à la présidence de la Sonangol, la compagnie pétrolière publique ne passe pas. Dès le 5 juin, trois jours après l’annonce de sa nomination à ces fonctions, un groupe de juristes angolais avait annoncé son intention de la contester en justice.
Un premier recours dont ils ont été déboutés devant la Cour suprême le 22 décembre, la justice angolaise estimant que « la nomination d’Isabel dos Santos par son père ne viole pas la loi sur la probité publique ni la Constitution angolaise« , a déclaré à l’AFP leur porte-parole, David Mendes.
C’est l’un des douze juristes plaignants qui vient de déposer un appel devant la Cour constitutionnelle. « Nous avons déposé un appel extraordinaire devant la Cour suprême, par laquelle transite la procédure devant la Cour constitutionnelle, a déclaré David Mendes cité par Reuters.
La démarche en inconstitutionnalité de la nomination d’Isabel dos Santos que le magazine américain Forbes a désigné comme la femme la plus riche du continent, et même comme la toute première femme milliardaire africaine, en dollars, a cependant peu de chances d’aboutir.
« Les auteurs du recours doivent prouver de manière claire l’inconstitutionnalité de la nomination, ce qui serait surprenant et très improbable », a même estimé auprès de Reuters Jose Carlos, un avocat n’appartenant pas aux 12 juristes plaignants, mais néanmoins basé en Angola.
Une mission politique
Officiellement, la femme d’affaires, mère de trois enfants et détentrice de parts dans plusieurs compagnies en Angola et au Portugal, est censée remettre de l’ordre dans les finances de la société, mal gérée. De fait, la Sonangol a fait des investissements hasardeux et doit revenir à son cœur de métier. Mais, en réalité, la mission d’Isabel Dos Santos est d’abord politique.
En avril 2016, le pays qui a bouclé l’année 2016 avec les lauriers de premier producteur africain de pétrole a été obligé de demander l’assistance financière du FMI. Une humiliation à laquelle il ensuite renoncé.
«Je veux faire de la Sonangol une compagnie très rentable », a récemment déclaré Isabel dos Santos à nos confrères du Financial Times. Les bénéfices de la société ont fondu, entre 2013 et 2015, de 3,2 milliards à 400 millions de dollars (de 2,3 milliards à 366 millions d’euros).
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