Burundi : la dissolution d’Iteka marque un « point de non-retour » pour la FIDH

La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a dénoncé la radiation d’Iteka, la plus ancienne ligue burundaise des droits de l’Homme, par Bujumbura. Survenue mardi dernier, elle marque « un point de non retour » pour l’ONG, qui a qualifié le pouvoir burundais de « totalitaire ».

Des policiers burundais à Musaga, le 20 juillet 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des policiers burundais à Musaga, le 20 juillet 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 5 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

« C’est un très mauvais signal de radicalisation du pouvoir, qui démontre que le projet du Président au pouvoir est totalitaire et autocratique », en plus d’être « meurtrier et répressif », a plus précisément observé Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la FIDH, jeudi 5 janvier.

La décision de Bujumbura de dissoudre Iteka s’ajoute à d’autres visant « tous ceux qui dénoncent la dégradation de la situation au Burundi », a ajouté le responsable de l’organisation de défense des droits de l’homme.

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Réaction de l’ONU

« La balle est dans le camp du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a quinze jours pour prendre des sanctions à l’encontre des plus hauts responsables burundais », a par ailleurs rappelé Florent Geel, appelant la France à « se mobiliser » au sein de cette institution.

Mercredi 04 janvier, au lendemain de l’annonce par les autorités burundaise de la radiation définitive de la ligue Iteka, l’ONU a demandé au régime de Pierre Nkurunziza d’annuler cette décision.

Iteka dénonçait la répression

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Les autorités burundaises accusent la ligue Iteka de « ternir l’image du pays » et de « semer la haine et la division au sein de la population ». Agrée depuis 1991, l’organisme dont le nom signifie « dignité » en kirundi, la langue nationale, avait vu ses activités suspendues depuis le début de la crise au Burundi en avril 2015.

Elle avait toutefois publié en novembre dernier un rapport coécrit avec la FIDH, qui faisait le point sur la répression gouvernementale et les violations massives des droits de l’Homme dans le pays. Mi-décembre, Iteka avait aussi dénoncé une « recrudescence » des arrestations et disparitions d’opposants au Burundi, ainsi que le climat de « peur généralisée » instauré selon elle par les autorités.

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