Maroc : les écoles du réseau turc Gülen sommées de fermer d’ici un mois
Le ministère de l’Intérieur a ordonné jeudi la fermeture d’ici un mois de toutes les écoles liées au prédicateur turc Fethullah Gülen.
« Les investigations sur les établissements du groupe ‘Mohamed al-Fatih’, liés au Turc Fethullah Gülen, ont montré qu’ils utilisent le secteur de l’enseignement pour répandre l’idéologie de ce groupe et des idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocains », accuse le ministère marocain de l’Intérieur.
« Face au non-respect des avertissements du ministère de l’Éducation nationale (…) pour remédier aux dysfonctionnements enregistrés, il a été décidé de fermer tous les établissements scolaires relevant de ce groupe dans un délai maximum d’un mois », ajoute-t-il dans un communiqué.
Le ministère de l’Intérieur ne précise pas combien d’écoles ou d’élèves sont concernés, mais assure que le gouvernement « œuvrera pour que ces élèves poursuivent leurs cursus » dans d’autres établissements.
Un pays relais pour Gülen ?
Quatre mois auparavant, une délégation de parlementaires turcs était venue en visite dans le royaume chérifien, afin de convaincre les autorités de la « dangerosité » du mouvement Gülen et de son réseau d’écoles privées.
Depuis le putsch manqué du 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan, attribué par Ankara à Fethullah Gülen, la confrérie est dans le viseur du gouvernement turc. Celui-ci considère le Maroc comme un pays où le mouvement Fethullah Gülen aurait des relais, notamment financiers.
Fin août, un responsable des écoles mises en cause avait réfuté dans la presse locale tout lien « politique » avec ce mouvement. Sept établissements étaient alors concernés, dont trois à Casablanca, comptant 2 500 étudiants, dont 2 470 Marocains, selon ce même responsable.
Bête noire d’Erdogan
Ancien allié du président turc Erdogan, qui en a fait sa bête noire, Gülen nie toute implication dans le coup d’État manqué de l’été dernier. Installé aux États-Unis, l’homme est à la tête d’un mouvement appelé « Hizmet » (« service », en turc), qui compte un réseau d’écoles, d’ONG et d’entreprises. Le gouvernement turc considère ce mouvement comme une « organisation terroriste ».
La Turquie a demandé à plusieurs reprises son extradition des États-Unis, sans résultat jusqu’à présent. Après le putsch avorté, les autorités turques ont lancé de vastes purges dans les rangs de l’armée, de la police, de la fonction publique et des médias.
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