Algérie : le parti d’Ali Benflis ne participera pas aux élections législatives d’avril
Sans surprise, l’ex-candidat à l’élection présidentielle a annoncé que son parti, Talaie El-Houriat, boycotterait un scrutin qu’il considère biaisé d’avance. Mais sa position l’isole des autres partis de l’opposition qui ont opté pour la participation.
C’est officiel. Le parti d’Ali Benflis n’ira pas aux élections législatives prévues en avril. « Il n’y a pas de recette miracle ; il n’y a pas baguette magique ; il n’y a plus de bague de Salomon. L’archaïsme politique ne produira pas la modernité politique. Un État patrimonial, clientéliste et rentier ne produira pas la rénovation de notre système économique ».
Ainsi s’est exprimé le président de Talaie El-Houriat (parti d’Avant-garde des libertés), Ali Benflis, lors de la réunion du comité central de son parti, samedi 7 janvier, à Zéralda, dans la banlieue sud-ouest d’Alger. Sans surprise, ce comité a validé, à une écrasante majorité des voix, l’option du boycott qui circulait déjà depuis plusieurs mois.
Dans un discours enflammé, l’ancien challenger de Abdelaziz Bouteflika lors de la présidentielle de 2014 a critiqué « un régime politique « qui n’a pour objectif que sa pérennité et sa survie » et qui ne peut pas « rassembler les Algériens pour surmonter les crises qui les assaillent de toutes parts ».
Haro sur la fraude
Ali Benflis avait donné un avant-goût de ce que serait la position de son parti lors d’une conférence de presse tenue en novembre dernier. L’ancien Premier ministre avait notamment déjà soutenu que les élections d’avril prochain seraient biaisées à cause de la fraude.
Mais son boycott l’isole de fait des autres partis de l’opposition qui ont globalement opté pour la participation. À part Talaie El-Houriat et Jil Jadid (Nouvelle génération) de Sofiane Djilali, la plupart des composantes de ce bloc vont en effet concourir lors des législatives pour continuer à exister sur la scène politique.
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Mokri, a confirmé, début janvier à Chlef, la participation de son parti aux prochaines élections législatives. De même pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Mohcine Belabbas, qui avait boycotté les élections de 2012 et qui a décidé cette année de tenter sa chance parce que « le boycott ne donne pas de visibilité à un parti politique ».
Plusieurs formations islamistes algériennes tentent actuellement de se regrouper pour mieux peser dans ces échéances électorales qui interviennent alors que des mesures d’austérité, décrétées par le gouvernement consécutivement à la chute des cours de pétrole, ont affecté le pouvoir d’achat des Algériens.
Une instance électorale indépendante
Pour rassurer les partis politiques, le Président Abdelaziz Bouteflika a installé une instance de surveillance des élections, composée de 205 magistrats. Prévue dans le dernier amendement constitutionnel, elle a pour mission de crédibiliser le processus électoral.
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