Israël – Palestine : tensions sur l’esplanade des Mosquées

Troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme, l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, est au centre de toutes les tensions.

Des policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, le 7 février 2014. © AFP

Des policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, le 7 février 2014. © AFP

perez

Publié le 10 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Benyamin Netanyahou ne cesse de le répéter : il n’a aucune intention de modifier le statu quo en vigueur depuis une quarantaine d’années sur l’esplanade des Mosquées. Le message du Premier ministre israélien s’adresse en premier lieu à Abdallah II de Jordanie, le souverain hachémite, garant des lieux saints musulmans de Jérusalem.

Alors que depuis plusieurs semaines des affrontements, provoqués par la présence sur le site de juifs ultras, opposent de jeunes Palestiniens aux policiers israéliens, Amman, qui considère que ces heurts sont dus à des "violations israéliennes", a rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv et menace de rompre l’accord de paix avec son voisin, signé en 1994, qui lui confère justement une autorité administrative et morale sur le site.

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L’esplanade conquise lors de la guerre des Six-Jours

S’étendant sur quatorze hectares, l’esplanade abrite le dôme du Rocher (le rocher d’où le prophète Mohammed serait monté au paradis) et la mosquée Al-Aqsa. Conquise par Israël en 1967, lors de la guerre des Six-Jours, elle fut immédiatement confiée par Moshe Dayan, le ministre de la Défense de l’époque, au Waqf jordanien (organisme chargé de l’administration des biens religieux musulmans) qui, depuis, en assure la garde et y autorise les visites de non-musulmans en dehors des heures de prière.

Cet accord permet ainsi aux fidèles juifs de s’y rendre chaque jour, par petits groupes et sous haute surveillance, à condition qu’ils ne prient pas à voix haute. Car le site, considéré comme le troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine, est aussi le premier lieu saint du judaïsme. L’esplanade se trouverait en effet à l’endroit même où fut bâti le second Temple jusqu’à sa destruction par l’empereur Titus, en 70.

Le Saint des Saints ne doit pas être profané

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Ce fragile statu quo est continuellement mis à mal par des organisations juives messianiques qui rêvent de reconstruire le sanctuaire du roi Salomon. Au mépris du Grand Rabbinat d’Israël, qui estime que le Saint des Saints ne doit pas être profané, ces activistes s’emploient également à faire pression sur les partis religieux de la Knesset, le Parlement israélien, afin qu’une loi autorise la prière juive sur l’esplanade des Mosquées. Depuis 2003, la Cour suprême estime qu’en vertu de la liberté de culte l’État doit permettre aux juifs d’y prier, mais face aux risques de soulèvement dans le monde arabe et chez les Palestiniens, cet avis n’a jamais été suivi.

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