Cameroun : opération ville morte dans les régions anglophones

Des journées « ville morte » ont été suivies lundi dans plusieurs villes des régions anglophones du Cameroun, à l’appel d’organisations sécessionnistes.

La ville de Bamenda, au Cameroun. © Wikimedia Commons

La ville de Bamenda, au Cameroun. © Wikimedia Commons

Publié le 9 janvier 2017 Lecture : 1 minute.

À Bamenda, épicentre de la contestation des anglophones qui protestent contre leur « marginalisation » dans le pays à majorité francophone, « tout est mort », a affirmé sous couvert d’anonymat un enseignant. Même son de cloche à Buéa, chef-lieu de la seconde région anglophone, où un autre enseignant a indiqué que c’était « la paralysie ».

La journée de lundi marquait pourtant la rentrée scolaire au Cameroun après les vacances de Noël. Les autorités, de même que les élites des régions anglophones, avaient appelé à la reprise des cours. Ceux-ci sont suspendus depuis novembre du fait des troubles et des appels à la grève.

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« Peur des représailles »

« Si la reprise des cours est effective dans huit régions (francophones), ce n’est pas le cas dans le nord-ouest et le sud-ouest », a rapporté la radio d’État. D’après elle, les parents se sont abstenus d’envoyer leurs enfants à l’école par « peur des représailles », alors que les autorités avaient déployé des forces de sécurité autour des établissements scolaires.

« À l’avenue commerciale (de Bamenda, chef-lieu d’une des deux régions anglophones), les boutiques sont fermées. Les écoles n’ont pas rouvert », a ajouté l’enseignant interrogé, précisant que le secteur des transports était également paralysé. « Il n’y a pas de trouble, mais les gens sont chez eux. »

Depuis fin novembre, des violences éclatent épisodiquement dans cette ville réputée frondeuse. Des militaires ont été déployés, sans pouvoir empêcher la mort de deux manifestants lors d’affrontements avec la police le 8 décembre.

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Sécession ou fédéralisme

La minorité anglophone représente environ 20 % des 22 millions d’habitants du pays. Parmi eux, certains réclament la création d’un État indépendant baptisé Southern Cameroon. Les modérés penchent pour une solution fédéraliste.

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Des revendications qui restent pour le moment lettre morte. « Le Cameroun est un et indivisible. Il le demeurera », leur a répondu Paul Biya fin décembre dans son discours de fin d’année.

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