Nigeria : grève des salariés du pétrole et du gaz

Les travailleurs du secteur pétrolier et gazier dans le sud du Nigeria ont arrêté le travail mardi pour protester contre le non-paiement de leurs salaires et autre émoluments. Leur grève menace de paralyser la production et la fourniture d’électricité.

File d’attente à une station-service d’Abuja, capitale du Nigeria, le 1er avril 2016. © Sunday Alamba/AP/SIPA

File d’attente à une station-service d’Abuja, capitale du Nigeria, le 1er avril 2016. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 10 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs sites exploités par la Nigerian Petroleum Development Company (NPDC), filiale de l’entreprise publique nigériane Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC), dans l’État du Delta, dans le sud-est du Nigeria, sont concernées par l’action collective, ont indiqué des représentants des travailleurs dans un communiqué cité par l’AFP.

De son côté, Cogent Ojobo, patron régional à Warri — plus grande ville de l’État du Delta — du syndicat Nupeng (Nigeria Union of Petroleum and Natural Gas Workers) confirme à Reuters le début de la grève dont il estime qu’elle durera trois jours et impliquera 10 000 salariés. Des pourparlers devaient être organisés mercredi à Abuja, la capitale économique nigériane.

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Si le mouvement se prolonge, il pourrait entraîner la fermeture des installations, ce qui affecterait davantage une production pétrolière et gazière déjà affaiblie par une série d’attaques rebelles contre les sites de production en 2016.

Un tel scénario pourrait avoir pour conséquence de bloquer l’approvisionnement de l’usine de gaz naturel d’Utorogu, l’une des plus importantes du pays, avec un effet d’entraînement sur la fourniture d’électricité dans le pays.

Chute des cours du brut et attaques des rebelles

Un autre syndicaliste, cité par l’AFP, Omonena Pascal, a affirmé qu’il n’y aurait pas de reprise du travail « tant que nos revendications ne seront pas satisfaites ».

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Déjà en mars, plusieurs syndicats de la NNPC avait engagé une grève nationale contre la scission de la compagnie pétrolière en une trentaine d’entités, telle que le secrétaire d’État au pétrole, Emmanuel Ibe Kachukwu, l’avait annoncée. L’objectif de cette réforme est de retrouver le chemin de la rentabilité, la NNPC ayant déjà été critiquée à plusieurs reprises pour sa gestion des revenus pétroliers du pays.

Le Nigeria, membre de l’OPEP et l’un des principaux producteurs de pétrole africains, a vu son économie durement impactée par la chute des cours mondiaux du brut ainsi que par les attaques rebelles contre les infrastructures dans le sud en 2016. Les insurgés du Delta réclament une meilleure redistribution des revenus du secteur pour les populations locales, dont la plupart vivent toujours dans une pauvreté extrême malgré les milliards de dollars générés par les ventes de pétrole.

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