Total seul maître à bord du Lac Albert
Total a annoncé le 9 janvier 2017 son rachat de 21,57% des parts du britannique Tullow Oil dans le projet pétrolier ougandais du Lac Albert pour la somme de 900 millions de dollars.
Cette opération fera du géant français le partenaire majoritaire de ce futur complexe extractif composé de 4 permis (EA1, EA1A, EA2 et EA3A), avec 54,9% des parts.
Le projet était détenu jusqu’alors à parts égales entre Total, Tullow Oil et le Chinois CNOOC (China national Offshore Oil Corporation) avec un tiers du capital chacun. Pour cette prise de contrôle majoritaire, le pétrolier français va verser 900 millions de dollars au Britannique, dirigé sur le continent par le charismatique Tim O’Hanlon, irlandais.
Ce montant sera payable en plusieurs échéances, dont 100 millions à la clôture de la transaction, c’est-à-dire après validation de l’État ougandais, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines. Total sera dorénavant l’opérateur de trois champs (EA1, EA1A, EA2), contre deux auparavant, CNOOC restant l’exploitant d’un seul (EA3A).
Premier grand projet africain depuis la chute des cours ?
Cet accord à l’amiable survient après plusieurs mois de frictions entre les deux partenaires. Total a obtenu début 2015 que le pipeline d’exportation du pétrole ougandais passe finalement par la Tanzanie – et non par le Kenya, ainsi que le voulait Tim O’Hanlon, pour qui il aurait pu desservir au passage les champs de Tullow Oil proches du lac Turkana, au nord du Kenya.
Selon une source proche du dossier jointe par Jeune Afrique, les actionnaires de Tullow Oil, dont la trésorerie est mal-en-point, préféraient laisser à Total la main sur ce projet pour lequel les investissements en infrastructures – pipeline, mais aussi terminal portuaire – étaient jugées trop importants.
Par cette prise de contrôle opérationnelle du complexe pétrolier du Lac Albert, Total confirme sa volonté d’en faire son prochain grand projet africain. Le géant pétrolier français espère prendre une décision d’investissement fin 2017, ou début 2018. Elle serait sa première d’importance sur le continent africain depuis la mi-2014 et le début de la chute des cours du baril.
La production de l’exploitation pétrolière ougandaise devrait démarrer en 2020, donnant au groupe français un nouveau relais de croissance alors qu’à cette date, la croissance de sa production sur le continent – de 5% chaque année actuellement – aurait dû tomber sans nouveau projet à environ 1%.
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