Le ministre de la Justice de Donald Trump, critiqué pour des propos racistes, promet de protéger les minorités

Accusé par le passé d’avoir tenu des propos racistes, le futur ministre de la Justice Jeff Sessions s’est engagé ce mardi à protéger les droits des minorités et notamment des Noirs.

Jeff Sessions lors de son audition de confirmation au Sénat pour le poste de « Attorney General » (ministre de la Justice aux États-Unis) à Washington le 10 janvier 2017. © Andrew Harnik/AP/SIPA

Jeff Sessions lors de son audition de confirmation au Sénat pour le poste de « Attorney General » (ministre de la Justice aux États-Unis) à Washington le 10 janvier 2017. © Andrew Harnik/AP/SIPA

Publié le 10 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

« Je comprends profondément l’histoire des droits civiques et l’impact terrible que la discrimination incessante et systémique, ainsi que les restrictions sur le droit de vote, ont eu sur nos frères et soeurs afro-américains », a déclaré Jeff Sessions au début de sa très médiatisée audition de confirmation au Sénat.

L’allocution de l’ancien sénateur de l’Alabama a été perturbée par des manifestants du groupe pacifiste Code Pink. Un homme s’est notamment déguisé en militant de l’organisation raciste Ku Klux Klan, portant une cagoule et une tunique blanches. Alors que la police l’expulsait, il s’est écrié : « Vous ne pouvez pas m’arrêter, je suis blanc ! Quoi, il faut que j’attende l’investiture ? »

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« Honte à sa race »

Sa nomination a créé des remous en raison de propos tenus dans les années 1980 alors qu’il était procureur fédéral dans le très conservateur Alabama, ancien cœur de la ségrégation raciale. En 1986, il avait ainsi reproché à un avocat blanc de faire « honte à sa race » en défendant des clients noirs. Et il se serait aussi adressé à un procureur noir en l’appelant « boy », un terme à très forte connotation raciste aux États-Unis. À l’époque, ces paroles l’avaient empêché d’être confirmé à un poste de juge fédéral.

Âgé de 70 ans, Jeff Sessions incarne l’opposition à l’immigration au Sénat, où il siège depuis 1997. Il est le premier sénateur à avoir soutenu Donald Trump pendant la campagne des primaires, et a épousé sans équivoque son projet de construction d’un mur à la frontière mexicaine et d’expulsion de millions de sans-papiers.

La gauche cherchera donc des garanties de la part du sénateur sur le front des droits civiques et des violences policières contre la communauté noire. Mais il pourrait aussi être interrogé sur son impartialité face à d’éventuelles enquêtes pour conflits d’intérêts de la famille Trump.

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« Dire non au président s’il va trop loin »

Dans sa déclaration liminaire, le sénateur a pris soin de répondre à certaines de ces inquiétudes, allant jusqu’à dire qu’il comprenait « les appels à la justice et à l’égalité de la communauté LGBT ».

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« Une priorité spéciale sera de faire appliquer fermement nos lois pour assurer l’accès total de chaque électeur américain aux urnes, sans obstacle ni discrimination », a-t-il souligné. Des déclarations qui contrastent avec la politique menée par les républicains dans l’ancien Sud ségrégationniste, où l’accès au vote a été restreint ces dernières années. Pour le reste, le futur ministre a adopté un ton martial contre la délinquance, notamment les criminels faisant usage d’une arme à feu.

Quant à Donald Trump, Jeff Sessions a donné des gages d’indépendance : le ministre de la Justice, a-t-il dit, « doit être capable de dire non au président s’il va trop loin. Il ne peut approuver les yeux fermés chaque idée du président ».

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