Le géant angolais Sonangol sommé de revenir à Mossoul
Jabbar Al-Luaibi, le ministre irakien du Pétrole a demandé au géant pétrolier angolais de reprendre ses activités d’exploration sur deux blocs repris à l’État islamique près de la ville de Mossoul. Sonangol y avait arrêté ses opérations en février 2014.
Le communiqué de ministère, repris par l’AFP et l’agence Bloomberg le mardi 10 janvier 2016, a été publié à l’issue d’une rencontre entre Jabbar Al-Luaibi et Edson dos Santos, directeur administratif de la compagnie nationale angolaise. Selon les mêmes sources, le ministre irakien a demandé à ce que la reprise des activités se fasse d’ici à la fin février.
Sonangol est dirigée depuis juin 2016 par Isabel dos Santos, la fille aînée du président angolais Eduardo dos Santos.
La compagnie publique, qui a longtemps confiné ses activités au territoire national, a drastiquement étendu son domaine d’intervention à la fin des années 2000, acquérant des actifs au Venezuela, à Cuba, à São Tomé-et-Príncipe ainsi qu’en Iraq. En 2009, elle a décroché des concessions sur les champs de Qayyarah et Najmah dans la province de Mossoul.
Entre 2013 et 2014, les investissements bruts de Sonangol dans les activités d’exploration et de production en Irak ont atteint pas moins de 340 millions d’euros. Dans son rapport 2015, la compagnie a indiqué une ligne de dépense de 96 millions d’euros au titre des « décaissements monétaires réalisés pour couvrir les dépenses inhérentes au projet Sonangol Iraq ».
Dans un contexte de restructuration
Fin 2016, Isabel dos Santos a annoncé une importante revue des investissements de Sonangol ainsi qu’une restructuration de la compagnie publique, divisée en trois entités : exploration et production, logistique, et une division qui gérera les concessions accordées aux compagnies internationales.
En attendant, la dette de la compagnie a été réduite, passant de 13,6 milliards de dollars fin 2015 à 9,8 milliards de dollars actuellement.
La nomination d’Isabel dos Santos – femme la plus riche du continent avec une fortune estimée à 3,2 milliards de dollars – est contestée devant les tribunaux depuis six mois par un groupe de juristes angolais, qui la jugent inconstitutionnelle.
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