Économie : les personnes clés du nouveau gouvernement ivoirien
Le premier gouvernement de la IIIe République, dévoilé ce mercredi à Abidjan, marque le départ de plusieurs caciques aux postes économiques clés et la montée en force d’une nouvelle génération de leader.
Nommé Premier ministre de la Côte d’Ivoire, l’ancien secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly n’aura plus la main sur les portefeuilles de l’Économie et des Finances, que détenait son prédécesseur Daniel Kablan Duncan, nouveau vice-président de la République.
Le duo composé d’Abdourahmane Cissé — diplômé de Polytechnique, ancien de Goldman Sachs à Londres — et Adama Koné — ancien directeur du Trésor — monte en grade. Ils sont désormais ministres de plein exercice du Budget et du Portefeuille de l’État, pour le premier, et de l’Économie et des Finances, pour le second, alors qu’ils n’étaient que ministres chargés de ces portefeuilles sous l’ancien Premier ministre.
L’économiste et statisticienne Kaba Nialé conserve son poste de ministre du Plan et du Développement, où elle doit jouer un rôle clé dans la conduite du Plan national de développement (PND) 2016-2020 de la Côte d’Ivoire, qui prévoit 44,7 milliards d’euros d’investissement publics et privés.
Patrick Achi, l’indéboulonnable ministre des Infrastructures économiques, récupère l’influent poste de secrétaire général de la présidence.
Plusieurs changements marquants sont à noter :
- Adama Toungara quitte le gouvernement et son poste de ministre du Pétrole et de l’Énergie. Le septuagénaire, considéré comme le père de l’industrie pétrolière ivoirienne — il fut le premier patron de Petroci et de la Société ivoirienne de raffinage — avait déjà perdu en juillet 2013 le portefeuille des Mines, récupéré et conservé depuis par Jean-Claude Brou, également ministre de l’Industrie.
- Le portefeuille du Pétrole et de l’Énergie est récupéré par le financier Thierry Tanoh, également chargé du Développement des énergies renouvelables. Pour l’ancien directeur général d’Ecobank — débarqué en 2014 dans des conditions houleuses — et ancien patron Afrique subsaharienne de la Société financière internationale (IFC – Groupe Banque mondiale), cette nomination ouvre l’accès à une visibilité et une influence dans la vie publique et politique ivoiriennes plus grandes que celles dont il bénéficiait en tant que (très influent) secrétaire général délégué de la présidence, chargé des Affaires économiques et financières.
- Jean-Louis Billon, héritier de l’une des familles à l’origine du groupe agro-industriel Sifca — 1er employeur privé de la Côte d’Ivoire — a lui aussi quitté le gouvernement, où il avait réussi à conserver le portefeuille du Commerce, après avoir été dessaisi de ceux de l’artisanat et des PME.
- Billon est remplacé par un tout nouveau venu au gouvernement ivoirien : le banquier Souleymane Diarrassouba, qui récupère l’ensemble des trois portefeuilles. S’il s’agit de la première incursion à l’exécutif de ce quadragénaire, diplômé en finance de l’Université d’Abidjan et en audit de Paris XII Val de Marne, c’est loin d’être un inconnu sur la place financière d’Abidjan.
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