Tunisie : que deviennent Ben Ali et son clan ?
Depuis la chute et la fuite de l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali, il y a six ans maintenant, la nouvelle vie de sa famille, ainsi que de sa belle-famille, les Trabelsi, intrigue et captive toujours autant. À l’approche de la date historique du 14 janvier, certaines de ces personnalités en ont profité pour (re)sortir de l’ombre.
En 2016, l’ancien président déchu exilé en Arabie saoudite avec sa femme Leïla et ses enfants Mohamed (bientôt 12 ans) et Halima (24 ans) aura encore brillé par son absence. Ce qui n’a pas empêché le nom de Ben Ali de faire plusieurs fois la une de l’actualité tunisienne.
Un nom qui résonne encore
En juin, la chaîne Attessia TV – coutumière du buzz – avait ébranlé le pays dès le teasing de son canular spécial ramadan « Allô Jeddah ». La caméra cachée, pour laquelle l’imitateur Wassim Harissi (alias Migalo) s’était fait passer pour Zine el-Abidine Ben Ali, avait en effet plus prêté à controverses qu’à sourire.
L’histoire ne s’était pas arrêtée à la blague de potache. L’avocat tunisien de Ben Ali, Mounir Ben Salha, dont la crédibilité ne fait pas l’unanimité, avait ensuite brandi une supposée plainte du président déchu à l’encontre de la chaîne pour « diffamation » et « usurpation d’identité ».
Quelques mois plus tard, après les premières audiences publiques de l’Instance vérité et dignité (IVD), un nouveau document relayé par l’agence TAP jette un pavé dans la mare. Il s’agit d’un prétendu mea culpa de Ben Ali, reconnaissant que son régime a “commis des erreurs, des abus et des violations” durant sa présidence. Le communiqué, dont la véracité est aussi sérieusement mise en doute, dénonce néanmoins une « dissimulation des vérités » et un risque de « division des Tunisiens » via la tenue de ces audiences.
Vraies ou fausses interventions ? Le doute est permis. D’autant que la discrétion et l’absence d’actions contre la Tunisie faisaient partie des conditions imposée à la famille de Ben Ali par l’Arabie saoudite, en échange d’un soutien financier et d’une confortable villa à Djeddah. Une seule chose est sûre : le nom de celui qui a dirigé le pays pendant 23 années fait encore trembler les Tunisiens, de colère, de peur, parfois même d’excitation pour les plus nostalgiques…
En « bonne santé »
En attendant, le gel de ses avoirs vient d’être prolongé d’un an par la Suisse. Il cumule aujourd’hui près de 25 millions d’euros d’amendes, presque autant d’années de prisons que de bougies soufflées (80) – en plus d’une condamnation à perpétuité pour la répression sanglante de manifestations lors de la révolution de 2011-, mais Ben Ali reste malgré tout « en bonne santé », avait assuré l’année dernière un autre de ses avocats, le Libanais Akram Azoury, pour faire taire les rumeurs de décès et de coma.
Père de six enfants, l’ex-président serait néanmoins très préoccupé par la santé de sa fille Dorsaf, malade et prétendument interdite de passeport par les autorités tunisiennes. Mais ce sont finalement ces gendres, Slim Chiboub et Sakher Materi, ainsi que son beau-frère Belhassen Trabelsi qui ont fait le plus parler d’eux ces derniers temps…
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