CAN 2017 – On refait le match : pour Zahoui, « le Gabon n’était pas totalement prêt »
L’Ivoirien François Zahoui, ancien sélectionneur des Eléphants et du Niger, a forcément été déçu par la performance du Gabon face à la Guinée-Bissau (1-1), en match d’ouverture de la CAN 2017 à Libreville. Mais il estime que les panthères ont les moyens de se racheter.
Jeune Afrique : La Gabon a clairement manqué son entrée face à son public, en se compliquant déjà la tâche…
François Zahoui : Oui. C’est un résultat qui va lui mettre une pression supplémentaire, lors de son second match face au Burkina Faso le 19 janvier. Les Gabonais pensaient tenir la victoire, jusqu’à l’égalisation de Juary dans les dernières secondes. Mais avant cette égalisation, on sentait bien que les Panthères ne savaient pas trop quelle attitude adopter : soit tenir cet avantage, soit essayer de marquer un second but pour se mettre à l’abri. Et la Guinée-Bissau a pris de plus en plus confiance. Les Gabonais ont concédé pas mal de coup-francs, et face à des équipes moins fortes techniquement, cela peut coûter cher. Et cela a été le cas…
Qu’avez-vous pensé de la première mi-temps des Panthères ?
On a senti que cette équipe n’était pas totalement prête. Et une CAN, cela se prépare. Je ne veux pas me prononcer sur la nomination du nouveau sélectionneur [Antonio Camacho, NDLR], un peu plus d’un mois avant la compétition, mais le Gabon n’a disputé qu’un match amical, face à une équipe locale [défaite 1-2 face au CF Mounana, champion 2016, NDLR]. Et en première mi-temps, on a vu une sélection gabonaise qui semblait avoir du mal à gérer la pression. Elle s’est procurée très peu d’occasion, a commis beaucoup d’erreurs techniques, sur les passes, les centres. Face à une équipe adverse bien organisée, elle ne savait pas trop comment agir.
Pourtant, elle a ouvert le score en tout début de seconde période, semblant s’ouvrir la voie vers une importante victoire…
Dès le début de la deuxième mi-temps, le Gabon a mis beaucoup plus de vitesse dans son jeu, et cela a posé de gros problème à la Guinée-Bissau. A partir du moment où Pierre-Emérick Aubameyang est mis dans de meilleures dispositions, cela se voit. C’est d’ailleurs lui qui a marqué le but gabonais. J’ai bien aimé l’activité de Denis Bouanga, le milieu offensif des Panthères.
Le Gabon a-t-il compromis ses chances de qualification pour les quarts de finale ?
Non. Il lui reste deux matches à jouer, mais face à des équipes plus fortes que la Guinée-Bissau [Burkina Faso et Cameroun, NDLR]. Il lui faudra faire mieux. Faire moins d’erreurs techniques, mieux gérer la pression et ses émotions. Ce sera difficile, mais pas impossible.
Un mot sur la Guinée-Bissau ?
C’est une équipe bien organisée, solide, qui n’est pas impressionnante techniquement, mais qui y a toujours cru. On voit que cette sélection a bien préparé sa CAN. J’ai été agréablement surpris, et elle risque de poser des problèmes au Cameroun et au Burkina Faso.
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